Nos mesures pour l’égalité femmes-hommes

Lutter contre les stéréotypes de genre limitants pour les femmes : une bataille culturelle

Former les élu·e·s et le personnel municipal sur l’égalité femmes-hommes, les droits des femmes et les violences sexistes

  • Savoir identifier ce type de violence, inhérente à la société patriarcale dans laquelle nous vivons, et reconnaître tous les actes et manifestations de machisme ordinaire pour pouvoir le combattre.
  • Intégrer l’objectif de l’égalité femmes-hommes de façon transversale dans les différentes politiques municipales, en commençant par former les personnes en charge de leur mise en œuvre.

Les violences faites aux femmes peuvent être exercées dans tous les domaines de la vie : travail, couple, famille, école, rue, milieu hospitalier, transports. Elles prennent la forme de violences physiques, psychologiques, économiques, administratives, verbales, et peuvent être exercées ponctuellement ou sur des périodes très longues. Travailler sur la prévention et la lutte contre les violences sexuelles et sexistes relève de la conduite d’un changement sur le long terme qui va impacter les représentations, les stéréotypes de genre et les pratiques professionnelles. Ce changement tant pour les individus que pour les organisations nécessite de développer une stratégie avec plusieurs leviers dont la formation constitue un outil essentiel.

Former l’ensemble du personnel municipal de l’école à l’égalité

  • Lutter contre les stéréotypes dès la petite enfance.
  • Modifier les relations de pouvoir, les abus et les limitations de chaque genre

Cette formation est nécessaire d’abord pour donner l’opportunité aux agents et agentes de l’école (ATSEM, périscolaire…) de réfléchir sur les stéréotypes qui existent encore et pour mettre en place des mécanismes et des stratégies pour les éviter. À la naissance, les enfants sont complètement libres de préjugés. Les stéréotypes se mettent souvent en place dans le cadre familial et scolaire. Les personnes en contact avec les enfants en bas âge doivent être formées pour ne pas les reproduire.
Actions particulières :

  • Formation autour de la prise de parole : plus de prises de parole féminine et plus d’écoute masculine.
  • Sensibilisation dès l’enfance aux études non stéréotypées pour une ascension sociale des femmes.

Projet éducatif autour de la coéducation :

  • Définition de coéducation: « La mixité est l’action éducative basée sur la reconnaissance des potentialités et des individualités de tous les élèves, quel que soit leur sexe, renforçant ainsi la véritable égalité des chances. L’égalité des sexes fait référence à la nécessité de corriger la discrimination et d’évaluer les différences enrichissantes des deux sexes. La coéducation offre aux élèves, aux enseignants et à l’ensemble de la communauté éducative des stratégies qui peuvent modifier les relations de pouvoir, les abus et les limitations stéréotypées pour chaque genre, devenant ainsi de véritables agents de transformation. Une bonne action mixte éducative au niveau du centre, de la classe et de l’environnement est essentielle pour prévenir la violence sexiste et favorable aux LGBTQI+, pour réduire les comportements à risque et pour faciliter la détection prématurée des relations abusives. »

Des crèches et écoles non genrées

  • Aménager les espaces, et particulièrement les cours de récréation, pour favoriser la mixité et éviter que les garçons utilisent l’espace central et que les filles soient reléguées à la périphérie.
  • Former le personnel d’animation des récréations et du périscolaire pour favoriser la mixité et l’égalité filles-garçons.

Mettre à disposition du matériel éducatif contre les stéréotypes de genre et pour l’égalité femmes-hommes via le réseau des médiathèques
Faire acheter aux médiathèques des livres et autres supports sur le genre :dessins animés, films, jeux, mallettes pédagogiques…
Il peut s’agir de livres non stéréotypés ou tout support éducatif pour l’égalité femmes-
hommes pour enfants et adultes, à destination des parents, enfants et professionnels de l’éducation.

Pour une meilleure représentation du genre féminin dans les manifestations universitaires, culturelles et artistiques

  • Plus de représentation féminine dans tous les événements artistiques et culturels organisés dans le cadre des infrastructures municipales et métropolitaines (Agora des Savoirs, médiathèques, musées, festivals…).
  • Collaborer avec des associations culturelles qui organisent des actions pour l’égalité.
  • Soutenir les projets des femmes artistes.
  • Acheter des tableaux d’artistes peintres femmes pour les musées municipaux.

Le constat : Combien de noms de rues à Montpellier sont des noms des femmes ? Combien de tableaux d’artistes femmes y a-t-il au Musée Fabre ? Lors des conférences organisées dans les diverses institutions culturelles de la ville et de la Métropole, quelle est la proportion d’intervenantes.

  • La mairie de Montpellier soutiendra les actions qui sont organisées par des associations culturelles pour mettre en valeur des artistes femmes (par exemple la journée du « Matrimoine » qui se fait depuis deux ou trois ans à l’initiative de Mouvement H/F LR le même jour que la journée du patrimoine, ou le projet Magdalena qui soutient des projets des artistes femmes qui a eu lieu à Montpellier en octobre 2019).
  • Il faut également que la mairie ait une charte écrite sur la nécessaire parité dans les personnes intervenant dans les conférences (exemple « l’Agora de savoirs » ). Pour cela il y a des outils comme un catalogue de femmes expertes de la région qui a été publié par un groupe de femmes journalistes de la maison de la presse de Montpellier.

Mettre en place un plan de prévention pour une ville libre de sexisme et de violences machistes

Des campagnes de prévention contre les attitudes sexistes, le harcèlement sexuel et autres comportements discriminatoires

  • Faire des campagnes d’affichage pour la prévention des violences, dans les lieux publics (piscines, stades, salles de sports, maisons pour tous, etc.) et dans les transports.
  • En période de fêtes, mettre en place des stands d’information dans l’espace public à l’intérieur des zones de fêtes, avec de la documentation sur tout ce qui est considéré comme sexisme et violence sexiste et un protocole pour mener une action coordonnée en cas d’agression.
  • Distribution d’un livret dans les boîtes aux lettres qui précisera la procédure à suivre en cas de danger dans la sphère privée.
  • Sensibiliser la population sur le fait que nous sommes toutes et tous responsables ! Nous devons être attentives et attentifs aux voisines, aux collègues… Sensibiliser la population à savoir alerter en cas de doute de violences conjugales.

Féminiser la mobilité et diminuer l’insécurité dans les transports
Les politiques d’urbanisme et de transport ne sont pas sans impact sur la question de genre. Nos villes et villages ont été conçus dans une optique de participation au marché du travail, sans prendre en considération (ou très peu) le travail reproductif ou travail du care. Cette tendance est évidente dans les systèmes de transport du monde entier, dont la conception répond moins aux attentes de ceux qui multiplient les petits trajets – comme c’est souvent le cas des aidants et des travailleurs à temps partiel (souvent des femmes) – que ceux (généralement des hommes) qui vont et reviennent du travail, empruntant les transports deux fois par jour sur de longues distances. Les infrastructures de transport sont souvent inaccessibles aux personnes à mobilité réduite ou voyageant avec des personnes à charge, et les femmes sont particulièrement exposées au harcèlement sexuel ou à la violence lorsqu’elles marchent dans les espaces publics, lorsqu’elles sont à vélo ou qu’elles utilisent les transport en commun. Une politique de féminisation de la mobilité implique de remettre en causes la priorité encore donnée à la voiture en ville, d’accorder la même importance aux besoins de transport des personnes chargées du travail reproductif et de garantir que les déplacements courts, à pied ou en transports en commun, soient confortables, accessibles, abordables et sûrs.

L’arrêt à la demande
Nous étudierons avec la TAM la possibilité de mettre en place un dispositif « Arrêt à la demande » pour que l’arrêt des bus puisse être demandé à leur convenance le soir, au plus près du lieu de destination. Ce dispositif est actuellement expérimenté dans de nombreuses villes, dont Paris, Lyon et Strasbourg.

Des agents de sécurité et de médiation dans les transports pour diminuer le sentiment d’insécurité
Ils seront déployés en particulier le soir et sur les lignes de tramway, y compris aux stations, et porteront une attention particulière à la tranquillité des femmes, plus sujettes aux agressions et au harcèlement.

Améliorer la prise en charge des violences faites aux femmes

Former les agents et agentes de la police municipale sur les violences envers les femmes et la communauté LGBTQI+
Venir en aide rapidement aux victimes de violences ou d’agressions envers les femmes et les personnes LGBTQI+ en formant les agents et agentes de la police municipale à :

  • savoir identifier ce type d’agressions pour pouvoir agir vite ;
  • accueillir avec bienveillance et permettre aux victimes de trouver une oreille attentive sans les culpabiliser ;
  • présence dans les locaux de la Police Municipale d’un Officier de Police Judiciaire (OPJ) pour recevoir les femmes victimes de violences, et plus largement pour faciliter la coordination entre services. Un intervenant social spécialisé dans les violences intra-familiales pourra également être présent pour soutenir et orienter les victimes.

Au cours de sa vie, 1 femme sur 26 est violée, 1 sur 7 est agressée sexuellement et seulement 10 % des femmes victimes de viol portent plainte. Par ailleurs, seuls 3 % des viols débouchent sur un procès en cour d’assises. En 2018, il y a eu une agression homophobe par jour.

La police municipale doit être une police de proximité consciente de la réalité de ces types d’agressions et de violences. Elle se doit de protéger les victimes, les accueillir, les écouter et les aider à faire les démarches nécessaires pour porter plainte et pour qu’elles et ils aient accès à des centres d’aide et de soutien psychologique.

Mettre en réseau tous les services concernés par les violences faites aux femmes
Un travail de proximité peut être conjointement mené sous forme de réseau rassemblant les structures de santé (médecins, hôpitaux, maisons médicales…), les services de police (et gendarmerie, Police Secours, 3919), de prévention et les centres d’accueil. Ce réseau permet d’établir un suivi dès la première violence (des conjoints menaçants). Il peut fonctionner avec les communes limitrophes pour optimiser l’ensemble des moyens, dont les capacités d’accueil des femmes victimes.

Hébergement d’urgence pour les femmes victimes de violence
Créer un lieu où les femmes victimes de violence peuvent se rendre sans RDV et être accompagnées par une équipe interdisciplinaires de professionnelles.

Soutenir les associations qui aident les personnes en situation de prostitution à en sortir
Ces associations accueillent des femmes, des hommes, des personnes transidentitaires, en danger ayant été ou étant en situation de prostitution. Elles proposent un accompagnement vers la sortie de la prostitution (à leur rythme et selon la demande, dans une perspective d’insertion socio-professionnelle, propose des hébergements d’urgence ou d’insertion, des ateliers d’adaptation à la vie active…). Elles conçoivent et animent également des formations et conduisent des actions de prévention notamment auprès des jeunes.

Construire un cadre de vie plus accueillant pour le féminin

Inclure la perspective de genre dans l’organisation de l’espace public
Organiser l’espace public de façon plus inclusive et plus sécurisante pour les femmes
Contrairement aux urbanistes professionnels, majoritairement des hommes, qui considèrent que les villes et villages sont conçus pour des êtres humains « neutres », l’urbanisme féministe perçoit la femme comme une source de connaissance unique sur la ville. Cette approche vise à fournir aux femmes des espaces et des outils de réflexion sur la manière dont l’environnement urbain est transformé et se transforme en fonction de la vie quotidienne, et sur la façon dont elles peuvent influencer le visage de la ville; de l’introduction des critères de genre dans la planification urbaine à la promotion de la participation des femmes à la conception de l’espace public.

Instaurer des audits concernant la sécurité des femmes basés sur leur expérience de la ville
L’initiative d’instaurer des audits concernant la sécurité des femmes, mise en place à la fin des années 1980 par le comité d’action du Grand Toronto (Canada) contre la violence envers les femmes et les enfants, s’inscrit dans cette ligne. Les audits étaient élaborés par le biais de marches exploratoires à travers la ville pour identifier les endroits où les femmes se sentaient en danger, ainsi que les lieux où elles avaient été victimes de harcèlement ou d’agression. Cette démarche repose sur la conviction que les femmes sont expertes au sujet de leur propre sécurité et que les autorités locales doivent collaborer avec ces dernières pour susciter le changement. (source: Guide du Municipalisme).

Aires de jeux pour enfants non genrées

Redonner de la place à la parentalité dans l’espace public
Malgré l’arrivée généralisée des femmes dans le monde du travail, les sphères de la parentalité et du travail domestique sont encore majoritairement prises en charge par les femmes. Par conséquent, la quasi invisibilisation de la parentalité dans l’espace public est source d’inégalités pour les femmes. Cela complique leur accès à la vie démocratique, vie sociale, culture, loisirs etc. Une ville inclusive peut faciliter le passage des parents, et particulièrement des femmes, de l’espace domestique à l’espace public de plusieurs façons :

  • inclure des espaces enfants dans les lieux de cultures, de loisirs, de consommation et de démocratie ;
  • créer des marchés alimentaires en fin de journée : des lieux conviviaux et familiaux qui permettent de conjuguer plus facilement vie professionnelle, travail domestique (courses et repas) et vie sociale pour tous les membres de la famille.

Donner une meilleure visibilité aux femmes dans l’espace public : noms de rues, monuments, statues, noms des arrêts de tram de la ligne 5…

Interdire les publicités sexistes dans l’espace public et mener des campagnes de sensibilisation à la place des publicités. Des campagnes, par exemple, contre le harcèlement dans la rue, dans les transports et également le cyberharcèlement.

Étudier la possibilité de faciliter l’implantation d’une maison de naissance à Montpellier, en couplant ce projet à celui de la création d’une maison de santé pluri-professionnelles. Les « maisons de naissance » sont des structures autonomes qui, sous la responsabilité exclusive de sages-femmes, accueillent les femmes enceintes dans une approche personnalisée du suivi de grossesse jusqu’à leur accouchement, dès lors que celles-ci sont désireuses d’avoir un accouchement physiologique, moins médicalisée et qu’elles ne présentent aucun facteur de risque connu.

Recréer de l’entraide pour les femmes enceintes et parents isolés via l’habitat participatif

L’habitat participatif intergénérationnel
Rendre la densification acceptable en co-construisant les projets de densification alternatifs (type habitat participatif) avec les comités de quartiers et les collectifs de riverains. Dans le cadre du développement de l’habitat participatif, l’accueil des femmes responsables de familles monoparentales sera favorisé, au même titre que les personnes âgées. Ces projets intergénérationnels basés sur l’entraide permettent de mieux prendre en charge les besoins spécifiques de ces deux types de public: sécurité, échange de services, garde d’enfant ponctuelle, lutte contre l’isolement…

Les colocations solidaires de femmes
De plus, les colocations solidaires pour mères enceintes isolées seront créées, sur le modèle des colocations de l’association Marthe et Marie, notamment grâce à la mise à disposition de locaux. Ces colocations permettent aux femmes enceintes dont les conditions de vie matérielles sont difficiles d’accéder à un logement avec loyer modéré, et d’être accompagnées par des professionnel·le·s du secteur médico-social et de l’insertion professionnelle.

Un meilleur accès aux modes de garde, particulièrement pour les familles monoparentales
Dans le cadre de l’augmentation de l’offre de places en crèche, une attention particulière sera portée au mode de garde ponctuelle, pour favoriser l’insertion professionnelle et la santé des femmes (démarches administratives, RDV médicaux, prévention du burn out maternel etc).

Égalité d’accès aux droits sexuels et reproductifs et lutte contre la précarité menstruelle
La Mairie doit s’assurer que toutes les montpelliéraines ont accès à leurs droits sexuels et reproductifs (accès aux services sanitaires tels que l’IVG, accès légal et gratuit à la contraception). Elles soutiendra les structures qui facilitent l’accès aux produits de protection d’hygiène pour les femmes SDF, les étudiantes ou femmes en situation de précarité.

Se donner les moyens de l’égalité femmes-hommes

Créer une commission « Féminismes, perspective de genre et droits de femmes » à la mairie de Montpellier
Le conseil municipal doit disposer d’un département spécifique de l’intégration de la dimension de genre, dont l’objectif principal sera de veiller à ce que l’égalité des sexes soit un objectif central du conseil municipal, à la fois dans les services municipaux et dans les quartiers, dans toutes les actions et politiques municipales, dans tous les domaines de la société (culture, économie, sport, santé, travail, participation, relations internationales, etc.).

Créer un Observatoire des violences faites aux femmes
Créer en collaboration avec le département un observatoire des violences faites aux femmes, car ce qui ne se compte pas ne se voit pas. Il est urgent qu’une surveillance statistique soit faite comme c’est le cas avec d’autres phénomènes sociaux.

Créer une Maison pour l’égalité
L’objectif est de créer un centre de ressources et des espaces de travail pour les différentes associations afin faciliter la collaboration et la coordination des divers collectifs et associations qui travaillent pour l’égalité, ce qui permettrait un travail en réseaux et un renforcement du mouvement féministe montpelliérain.

S’appuyer sur le dynamisme des professionnels des secteurs public et associatif en leur donnant plus de moyens
Revaloriser les subventions aux associations luttant pour les droits des femmes, aux activités majoritairement pratiquées par des femmes (souvent moins subventionnées) et aux refuges pour femmes victimes de violence et personnes LGTBQI+ en situation de crise.

burger Created with Sketch. close Created with Sketch. facebook Created with Sketch. twitter Created with Sketch. youtube Created with Sketch.