Depuis l’instauration du confinement, il est impossible de manquer les sorties médiatiques quotidiennes du Maire-Président de Montpellier. Le même qui, il y a quelques semaines refusait pourtant tout débat contradictoire concernant les élections municipales. Alourdi d’un bilan catastrophique, le résultat obtenu au premier tour (19,11%) est le pire pour un Maire sortant d’une grande ville.
Après ce véritable déni de démocratie, et alors que nous traversons une crise sanitaire sans précédent, que constatons-nous dans la 7ème ville de France ?
Aucune volonté d’unité politique pour co-construire des solutions avec les habitant.e.s. Aucune organisation de la nécessaire résilience de nos territoires. Aucune valorisation de l’intelligence collective, qui mérite d’être soulignée quand des couturières improvisent la confection de masques ou que des réseaux de solidarité s’organisent dans les quartiers de la ville.
Au lieu de cela, la glorification du Maire-Président bat son plein, et nous assistons, stupéfaits, à des mises en scènes indécentes : ici M. Saurel en train de repeindre une piste cyclable, là distribuant des visières de protection aux commerçants et, dans tous les médias, surjouant jusqu’à l’absurde son opposition à LREM. Pourtant, personne n’a oublié qu’il a été l’un des premiers soutiens de M. Macron dès 2016, et pas le moins zélé.
Il apparaît aujourd’hui clairement que le temps passé par M. Saurel à s’agiter est autant de temps perdu pour planifier et anticiper la sortie de crise.
Trois exemples parmi tant d’autres.
Sur les écoles, M. Saurel s’est d’abord opposé à leur réouverture. Pourtant, la majorité des 126 écoles de Montpellier ouvrira bien la semaine prochaine. Mais trop occupé qu’il était à communiquer sur les chaînes d’info en continu, rien n’était fait pour préparer ces réouvertures avec les principaux concernés : les parents d’élèves, les enseignants, les directeurs d’école et les personnels municipaux. Et à quelques jours d’une rentrée bien particulière, ces « premiers de corvée » se retrouvent à devoir pallier l’amateurisme du maire sortant en plus des errements du gouvernement.
Sur le vélo, après 6 ans d’inaction et de mépris, M. Saurel inaugure désormais une nouvelle piste provisoire par semaine. Soit ! Espérons qu’elles durent, et que le plan Vélo ne reste pas un voeu pieux : sur les mobilités à Montpellier, tout reste à faire. Nous demandons aussi que le service Vélomagg, cher à M. Saurel pour les tours de roue devant les journalistes, soit remis en route le plus rapidement possible pour tous les habitant.e.s !
Sur les masques enfin, après avoir critiqué leur manque (du fait notamment des politiques de restrictions budgétaires qu’il soutenait hier), M. Saurel a agi comme à l’accoutumée : en retard, et seul. Un million de masques alternatifs ont été commandés nous dit-on : mais comment les habitant.e.s pourront-ils en bénéficier ? N’eut-il pas été judicieux de coordonner les commandes, entre le Département et la Région, pour gagner du temps et minimiser les coûts ? Non, fâché avec toutes les autres collectivités, M. Saurel ne parle qu’à son clan et ne consulte personne. Pourquoi par exemple aucun Conseil Municipal ne s’est tenu, alors que cela s’est fait dans d’autres villes (Nantes, Toulouse…) ?
Nous pensons que la démocratie reste essentielle en cette période de confinement. Ainsi, voyant l’inertie et l’incompétence des professionnels de la politique au niveau local comme au sommet de l’État, le mouvement Nous Sommes Montpellier a mis en place avec ses propres moyens une plateforme collaborative qui vise :
à valoriser les initiatives de solidarité mises en place depuis le début de confinement de manière souvent plus efficaces que les structures institutionnelles, et qui ont pallié l’impréparation des pouvoirs publics locaux ;
à imaginer une ville résiliente, démocratique et solidaire mieux préparée aux différentes crises sanitaires, sociales et écologiques à venir.
C’est en puisant dans l’expertise des Montpelliéraines et des Montpelliérains et non pas en s’en remettant à un homme providentiel que notre ville se relèvera de cette crise.