Les 80 salariés de l’usine Schneider Electric, située à Lattes et spécialisée dans la fabrication des ampoules à vide, sont menacés par la fermeture de leur entreprise. En colère contre cette décision arbitraire, ils réclament un vrai plan de reclassement. Après avoir tenu le piquet de grève, l’intersyndicale a enregistré sa première victoire vendredi dernier : la direction reconnaît un préjudice et s’acquittera de la prime réclamée. La lutte paye, et elle continue !
Une fois encore, des travailleuses et des travailleurs compétents, au savoir-faire d’une grande technicité, payent la stratégie de multinationales à la recherche de profits immédiats. Après les fermetures de plusieurs sites, Schneider Electric a patiemment organisé le déclin de son usine de Lattes, pourtant rentable, en vue d’une délocalisation. Pendant ce temps, l’action du groupe Schneider doublait en deux ans…
Schneider Electric était considérée comme un des fleurons d’un territoire « attractif et compétitif » par la Métropole de Montpellier : l’entreprise s’installait sur des terrains vendus pour 1€ symboliques (comme à Fabrègues), ou au sein de ZAC aménagées « clé en main » par les pouvoirs publics, comme à Lattes. En 2016, alors que l’entreprise avait déjà licencié 113 personnes, la collectivité a de nouveau sorti le carnet de chèque. L’entreprise Schneider souhaitait améliorer l’accès à son usine, et étendre son parking : qu’à cela ne tienne, la Métropole s’est proposée pour les travaux pour un total de 500 000 € ! Et au passage, l’entreprise était exemptée de Taxe d’Aménagement pendant 5 ans…
Cet exemple montre que Schneider Electric sait trouver de l’argent public quand elle en a besoin, profitant d’un personnel politique peu stratège voire complice..
Vendredi, le mouvement Nous Sommes Montpellier était sur place pour soutenir les travailleuses et travailleurs dans leurs revendications.
Nous rappelons qu’il est urgent et indispensable de changer de stratégie : le développement économique sauce « innovation attractivité » est révolu. Une vraie politique de maintien et de relocalisation des activités, y compris industrielles, est possible !
Remettons du contrôle, du bon sens et une vision de long-terme pour nos entreprises et nos emplois. La crise sanitaire n’explique pas et n’excuse pas tout !