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« Le droit de grève est un droit constitutionnel » affirmait le Maire-Président en juillet 2019 lors du conseil municipal. À l’époque élu d’opposition, il n’avait de cesse de dénoncer les pratiques de son prédécesseur et ancien camarade Philippe Saurel. Lors de son discours d’investiture en septembre 2020, il clamait : « Notre conviction forte est de réaliser l’école de la République, qui instruit, émancipe, et garantit l’égalité des chances. »
« Mais pas entre midi et deux » aurait-t-il dû ajouter.
Les agents territoriaux qui travaillent dans nos cantines mènent des grèves régulières afin de dénoncer leurs conditions de travail : la nouvelle majorité va y opposer l’accès au service public. Lundi 8 février sera votée au conseil municipal une affaire permettant tout simplement de contourner le droit de grève, en mettant en place des conditions, des obligations et des sanctions poussant des agents déjà très précaire à renoncer à leur droit de grève. Rappelons-le, ces dispositions ont été rendues possibles sous la majorité LREM, lors du vote de la loi sur la transformation publique, et combattues à l’assemblée par le parti socialiste, dont fait partie monsieur Delafosse.
Le problème des conditions de travail des agents des écoles n’est pas nouveau, des parents d’élèves sont d’ailleurs impliqués depuis plusieurs mois pour faire évoluer la situation auprès de l’élue Fanny Dombre Coste. Ils ont envoyé des courriers, des pétitions, occupé des écoles, dressé des listes de questions pour la majorité municipale et ont même fait des propositions. Malheureusement ils n’ont pas été entendus. Les syndicats, quant à eux, ont été consultés, mais le texte qui va être voté lundi a été rejeté par l’ensemble d’entre eux.
Certes, on peut largement imaginer que la perspective de la fin des grèves serait un soulagement pour les parents, tant ne pas savoir si son enfant pourra aller à la cantine le lendemain, et dans quelles conditions sanitaires il passe sa journée peuvent être des préoccupations importantes. Cependant certains craignent, à juste titre, que cette seule solution ne fasse qu’empirer la situation à moyen terme, augmentant les arrêts de travail, et l’insuffisance de sécurité physique et psychologique des plus petits.
Un agent territorial, titulaire ou contractuel, est un artisan du bien commun. Il n’existe pas de service public de qualité si celles et ceux qui sont censés en être les garants sont mal-considérés et ignorés. La souffrance au travail, liée à la non-reconnaissance des missions effectuées ou à la dégradation des conditions de travail n’est pas admissible, et empêcher des agents de mettre en lumière des problèmes structurels ne fera qu’empirer la situation.
>Dans son programme, notre Maire-Président s’engageait à protéger les enseignants et les personnels des écoles contre toute agression commise au sein de l’école, alors aujourd’hui nous posons la question : qui est donc l’agresseur ?