Nous Sommes Politiques

De toutes les discussions où se ressassent les colères et où s’imaginent d’autres modèles de société, nombreuses sont celles qui s’évanouissent dans le quotidien, les urgences personnelles, le découragement.

De toutes les genèses où se construisent un groupe, nombreuses sont celles qui se fracassent dans les désaccords, les problématiques interpersonnelles, les discussions sans fins et l’absence d’actions.

De tous les obstacles qui se dressent sur la route de celles et ceux qui s’approprient leur vie, luttent, s’indignent, s’organisent, nombreux sont si insurmontables et violents qu’ils font mourir les révolutions avant même qu’elles naissent.

A Montpellier, durant l’été 2018 nous avons été quelques-uns à déjouer cette fatalité, à transformer la discussion militante en ligne politique, à faire de notre avenir collectif une priorité sur nos quotidiens individuels. L’été 2018, nous étions prêts à surmonter les obstacles et esquissions déjà un plan d’action, avec un souci de pragmatisme, de responsabilité, d’inclusion. Sans nous l’avouer vraiment, nous avions décidé de nous battre jusqu’au bout : pour faire de nos vies et de notre ville ce que nous sommes.

Les urgences nous obligent

Un an à peine après l’élection du Président Macron, l’insatisfaction gronde. Les premières occupations fluorescentes de péage et de ronds-points émergent. La taxe carbone met le feu aux poudres, car elle incarne la déconnexion de la classe politique avec le peuple ; ce peuple de travailleurs aux faibles revenus, conscient que l’écologie est un impératif qui mérite mieux que des petites réformes faisant payer les plus fragiles. Collectivement, le constat est clair : la politique du Président Macron ne répond pas à l’urgence écologique, elle met en exergue les inégalités de nos territoires, et ne s’impose plus que par la force. Elle est une preuve supplémentaire du manque de vision et de courage de ceux qui se sont fait élire par des scrutins entachés d’abstentionnisme. Les Marches pour le climat se multiplient depuis 3 ans sans provoquer les décisions espérées. A Montpellier, comme ailleurs, dans la lignée des Nuits Debout ou des Indignados en Espagne, le rejet du système grandit. L’heure est à la remise en cause de nos modèles politiques, sociaux et économiques. La nécessité d’agir localement devient plus pressante. C’est au cœur de ce bouillonnement que le mouvement NousSommes naî

Nous sommes celles et ceux que nous attendions

Le 20 septembre, le « Tour Alternatiba », qui mobilise les citoyens.nes autour d’initiatives locales en faveur d’une transition écologique, sociale et citoyenne, est de passage à Montpellier. C’est la première assemblée citoyenne en présence de Barcelona en Comu, mouvement municipaliste arrivé à la Mairie de la capitale catalane. Des militants discutent, se rencontrent : ils inventent des propositions locales permettant de répondre à un problème global, en vue d’alimenter le débat des prochaines élections municipales. Les graines du mouvement NousSommes sont semées.

L’organisation démarre au garage

Très vite, les premières réunions se tiennent dans un garage mis à disposition par une des membres du tout nouveau collectif, qui prend le nom de « NousSommes ». Pourquoi ce choix ? Pour le « nous », première personne du pluriel, ce pluriel qui fait la richesse d’une ville. Pour le « sommes » qui définit une identité collective tout en évoquant l’addition, l’agrégation des profils, des compétences, des énergies. Il s’agit de s’organiser pour donner vie à un mouvement inclusif et participatif. Les outils de l’éducation populaire sont utilisés pour faire émerger les idées et les propositions permettant de définir les règles de fonctionnement du mouvement et d’anticiper les différents chantiers à mettre en œuvre pour le développer, le faire connaître et recruter de nouveaux impliqué·es.

Faire commune

Montpellier sera ce que Nous Sommes

Le 25 novembre 2018, l’Agora de lancement de NousSommes réunit plus de 150 personnes à La Paillade. Le but est de faire émerger des propositions concrètes qui s’appuient sur les besoins réels des habitant.e.s, donner de la voix aux initiatives d’autogestion venues du terrain. Plusieurs témoignages, dont un issu de ce quartier populaire de Montpellier, viennent étayer cette impression déjà tangible qu’il faut s’organiser localement pour pallier à l’inaction des élu.e.s. Après des ateliers en petits groupes sur les techniques d’organisation collectives, le dernier intervenant, membre de Barcelona en Comù (Barcelone) raconte comment les habitants ont réussi à se fédérer au sein d’un projet municipaliste, et gagner les élections. L’espoir est là, à nous de lui donner vie : le vent se lève sur Montpellier !

Fin du moi, début du nous

Quel plus bel outil que la rédaction d’un manifeste pour exprimer notre volonté d’agir ? Son usage historique en politique, est indissociable des bouleversements sociaux qu’il annonce. Construit sur une dichotomie « ILS ONT / NOUS SOMMES », notre manifeste exprime clairement ce que nous ne voulons plus, et comment nous pouvons agir pour occuper la scène. Il exprime un objectif central : reprendre le pouvoir sur nos vi(ll)es.

« La loi du plus fort, du plus riche, du plus intronisé n’a pas sa place dans ce que nous sommes. S’ils ont les chiffres, les mandats et l’argent, nous sommes le nombre, le pouvoir et la richesse »

Le Manifeste

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