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Le 1er Mai n’est pas une fête, il est né d’un jour de grève, celui où des syndicats américains ont exigé de limiter le temps de travail quotidien à 8 heures. La répression fût sanglante et ce jour est devenu celui de toutes les luttes ouvrières.
Le 1er Mai n’est pas la « fête » du travail, le jour du Muguet ou le jour férié du Maréchal Pétain.
Le 1er Mai est écarlate, tâché du sang de ceux qui se sont révoltés. Le 1er Mai, c’est l’odeur de la poudre, de la répression, des 4 manifestants pendus, accusés d’avoir fait exploser une bombe, alors que c’est la police elle-même qui avait commis cet attentat afin de décrédibiliser « les anarchistes ».
Le 1er Mai est notre jour de révolte, car nous n’oublions pas. Nous célébrons tous les héros de la lutte sociale, le général Ludd fût le premier à s’être organisé contre la révolution industrielle qui transformait l’artisan en esclave des machines dans les filatures de laine. La semaine de 76 heures, le travail à 5 ans, c’est en Europe au siècle dernier.

Le 1er Mai, nous porterons une Églantine Rouge, nous ne parlerons pas de « fête du travail », mais du jour de toutes les grèves, d’union des travailleurs contre la répression et la violence institutionnelle.

Le 1er Mai, nous rendons hommage à tous ceux qui ont lutté pour améliorer nos conditions de vie, aux syndicats sans qui nous n’aurions ni code du travail, ni vacances, ni droits.

Et maintenant ?

Nous devons donner un sens nouveau au 1er Mai, c’est la planète toute entière qui est en danger, c’est l’avenir de nos enfants. L’ennemi est le même et nous engage à produire plus pour pouvoir consommer plus.
Nous sommes acteurs de notre autodestruction alors que le pouvoir ne pense qu’à ses chiffres comptables.
Pendant cette période de confinement, nous réalisons que nos nécessités sont futiles. Nous devons vivre mieux avec moins, être logés dignement, pouvoir nous nourrir correctement, partager plus et trouver nos bonheurs ailleurs que dans des dépenses superflues qui aujourd’hui n’ont plus de sens. Nous affronterons d’autres bouleversements, après cette pandémie, la grande extinction, les changements climatiques seront encore plus violents encore que la crise que nous traversons.
C’est à nous, de nous battre encore pour changer notre société, car nous ne pouvons plus participer à un système qui détruit notre propre avenir.

Le 1er Mai n’est pas qu’une nostalgie des luttes passées, mais doit être le jour où nous inventons notre futur.

Article publié le : 1 mai 2020