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Le confinement décrété depuis le 16 mars a fait augmenter le nombre de violences faîtes aux femmes. Des solutions existent à Montpellier, parlons-en autour de nous : la vigilance s’impose pour toutes et tous !

Plus de 200 000 femmes sont victimes de violences conjugales chaque année en France. Depuis le début du confinement le 16 mars dernier, les violences au sein du couple ont fortement augmenté, et les femmes en sont les premières victimes : cinq fois plus de signalements de violence ont en effet été constatés. La situation explose : dans les foyers où il y avait déjà des violences verbales et psychologiques, des menaces de mort et des violences physiques peuvent plus facilement subvenir.
Le confinement renforce l’insécurité des femmes, et notamment celles victimes de violence. Le Haut Conseil à l’Égalité entre les Femmes et les Hommes rappelle, dans son communiqué de presse du 31 mars, qu’aucune mise en sécurité des victimes n’est possible sans organiser la décohabitation entre l’agresseur et la victime. Pour cela, il est indispensable et urgent de réserver des places d’hôtel pour les violents conjugaux car dans le contexte du confinement, la seule mesure garantissant une mise en sécurité des femmes victimes de violences et de leurs enfants est l’éviction de l’agresseur. Cette mesure permet d’abord que les victimes retrouvent leur sécurité au sein de leur lieu de vie. Elle permet aussi d’assurer l’éloignement et l’interdiction des déplacements des agresseurs compte tenu des règles du confinement.
Au CIDFF (Centre d’information sur les droits des Femmes et des familles) de Montpellier il existe une permanence téléphonique tous les matins de 9h à 12h30 depuis le confinement. La personne qui reçoit les appels les oriente ensuite vers une juriste ou une psychologue. Une permanence téléphone est également assurée au CHRS Bouissonnade de 9h à 17h. Les personnes sont ensuite orientées vers des travailleur·e·s sociales, des psychologues ou des éducatrices pour du soutien parental.
Depuis le début du confinement, les structures d’aides reçoivent moins d’appels (seulement 5 ou 6 par jour pour le CIDFF par exemple) car les victimes ont plus de difficulté à passer un coup de fil alors qu’elles vivent 24h sur 24 avec leur agresseur. Les admissions dans le centre d’hébergement d’urgence sont gelées pour ne pas mettre en danger les personnes qui sont dans le centre. Cependant le 115 (État) et le département ont mis à disposition des places dans des hôtels. À Montpellier, il existe une coordination entre les forces de sécurité qui interviennent au domicile des victimes et l’autorité judiciaire qui met en œuvre des procédures pénales d’urgence : dans cette période de confinement les femmes victimes peuvent bénéficier d’une ordonnance de protection, un dispositif signé par le juge des affaires familiales. Enfin, des collectifs féministes comme « Nous Toutes » appellent à la solidarité et à l’aide en demandant à tout le monde, dans cette situation exceptionnelle, d’être attentif et à l’écoute des bruits chez nos voisin·e·s, et invite à coller une affiche de sensibilisation dans le hall des immeubles :

Informations utiles

CIDFF Hérault : 04 67 72 00 24 (de 9h à 12h30) ou par mail contact@cidff34.fr ; http://herault.cidff.info/
CHRS Bouissonnade : 04 67 58 07 03
Page Facebook « Nous Toutes » : https://www.facebook.com/NousToutesOrg/
Article « Violence intrafamiliales : comment donner l’alerter ? » : ICI

Confinement et avortement : des mesures exceptionnelles ont été prises
Avec le prolongement du confinement au moins jusqu’au 11 mai, les associations craignent que les droits des femmes se détériorent, et en premier lieu, le droit à l’avortement. La crise sanitaire fait que beaucoup moins de femmes se déplacent pour avoir accès à l’Interruption Volontaire de Grossesse (IVG), alors que le nombre de grossesses non désirées ne diminue pas. Des médecins ont demandé que le gouvernement allonge temporairement le délai légal pour avorter de 14 à 16 semaines à l’hôpital et de 7 à 9 semaines pour la pilule abortive. Cette dernière demande a été acceptée par la Haute Autorité de Santé le 12 avril.
Dans une tribune dans Le Monde publié le 31 mars, plus d’une centaine de professionnels.e.s de l’IVG soutenu.e.s par des personnalités du monde politique et de la culture appellent à des mesures d’urgence et se disent prêt.e.s à défier la loi [Source article : ICI]

Retrouvez le Livret « Egalité Femmes-Hommes : une ville plus inclusive et féministe ».

Article publié le : 28 avril 2020