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Vous avez aimé la politique du « en même temps » chère à M. Macron ? Vous allez adorer l’écologie du « oui mais… » inventée à Montpellier !
Certains pensent que les mots suffisent, mais NousSommes plus que jamais persuadé·es que seuls des actes forts pourront permettre à notre ville de répondre aux urgences sociale, démocratique et écologique. Alors, après 3 mois de mandat, le temps est venu de faire un premier bilan de la politique écologique menée par la municipalité PS-EELV à Montpellier.

Végétaliser… oui mais pour mieux bétonner ailleurs…

Le premier acte de cette écologie « oui mais… « , ce sont les troènes du Japon installés sur la Comédie. Végétaliser massivement la ville est une urgence, notamment pour réguler la hausse des températures, limiter l’effondrement de la biodiversité et lutter contre l’imperméabilisation des sols. Hélas, les troènes posés sous le soleil de la place de la Comédie, sont des arbres qui apprécient la mi-ombre et ont besoin d’un volume de 10 à 15m3 pour s’épanouir. Les spécialistes estiment d’ailleurs qu’en milieu urbain « recourir à la plantation d’arbres en pots ou en bacs est une erreur« , entrainant « des coûts d’entretien et environnementaux importants, sans générer en retour de bienfaits significatifs. » Avec cette action coûteuse (260 000 € !) et inutile, M. Delafosse s’inscrit dans la droite ligne du précédent Maire : de la communication avant tout, et aucune prise en compte des vrais enjeux écologiques.

Certes, les sinistres blocs bleus qui ornaient jusque là la place de la Comédie ne vont pas nous manquer, mais lorsque l’on sait qu’ils ont fini dans le quartier de la Mosson, ce geste symbolique devient presque une provocation. Nous le disons depuis nos débuts : l’écologie sans la lutte des classes… c’est du jardinage !

Alors que ces arbres en pot font les gros titres, les élus socialistes et écologistes poursuivent la bétonisation de la Métropole, sans bruit.

En juillet dernier, un premier hectare de terres agricoles était sacrifié par la nouvelle majorité, cédé au domaine de Verchant, établissement de luxe situé sur la commune de Castelnau le Lez. Lors du vote en conseil, seules 3 élues ont voté contre : Alenka Doulain, Clotilde Ollier, et Mathilde Borne (élue d’opposition – Castelnau le Lez).

En septembre, c’était au tour des terres de Cambacérés d’être livrées aux promoteurs. À côté d’un très symbolique « Agriparc », un établissement d’enseignement supérieur et près de 800 logements vont être construits entre deux autoroutes, dans l’une des zones les plus polluées de notre territoire. Là encore, les élus PS et EELV ont voté massivement « pour », ou se sont timidement abstenus. Ironie de l’histoire, c’est Coralie Mantion (EELV) vice-présidente de la Métropole qui a défendu ce dossier, elle qui il y a quelques mois jurait vouloir « sanctuariser » cette zone, et refusait catégoriquement toute construction de logements. Ce renoncement est le signe que les élu.e.s EELV ont abandonné face à leurs camarades bétonneurs du parti socialiste. À Montpellier, le béton a de beaux jours devant lui !

Laisser faire des projets anti-écologiques … oui mais pas avec notre argent ou nos toits…

Si la majorité PS/EELV n’empêchera pas que les terres agricoles soient grignotées par le béton, peut-être s’attaquera-t-elle en revanche à un autre enjeu majeur pour notre territoire, celui de la mobilité?
Et patatras, voici que le Contournement Ouest de Montpellier (C.O.M.) s’invite dans le débat !
Pour répondre aux embouteillages, réels, auxquels sont confrontés les habitant.e.s de l’Ouest du territoire, ce projet de doublement routier pour relier l’A9 et l’A75, vieux de 30 ans, a tout d’une fausse solution. Il entrainera en effet la destruction de 56 ha de terres agricoles, génèrera un triplement de la circulation automobile et des pollutions correspondantes, le tout pour un coût exhorbitant (estimé entre 260 et 400 millions d’euros pour 6 km) et un gain en temps minime: 2mn sur un trajet d’une heure !

Alors que le Département s’est déjà retiré de la liste des financeurs, M. Delafosse s’y était engagé : le COM ne se fera pas avec l’argent de la Métropole. Soit.

Mais en septembre dernier, quelques jours seulement après la clôture de l’Enquête Publique, nous découvrions aux détours d’un reportage sur France 3 les mots de Mme Frêche, vice présidente de la Métropole déléguée aux transports et aux mobilités actives: le projet ne se ferait certes pas avec l’argent du contribuable montpellierain… mais avec celui de la multinationale Vinci via un allongement de la concession d’autoroute !

Ni avec notre argent ni avec nos terres, ce projet ne doit pas se faire !

Il est temps de renoncer au dogme de la voiture individuelle et de développer des réelles alternatives : transports en commun enfin efficaces, développement du covoiturage, mise en place d’un réel système vélo et notamment du ReCOM (Réseau Express Cyclable de l’Ouest de la Métropole) proposé par Vélocité… les solutions existent, il faut avoir le courage de les appliquer !

Mais le courage semble manquer chez nos élu·es, notamment face aux industriels de la 5G. Le déploiement actuel en marche forcée de cette technologie pose des questions écologiques, sanitaires et de souveraineté nationale. Les nouveaux maires écologistes de villes comme Marseille, Strasbourg, Bordeaux ou Besançon l’ont bien compris, en demandant au gouvernement un moratoire sur le déploiement de la 5G jusqu’à l’été 2021, comme l’avait recommandé la convention citoyenne sur le climat. Monsieur Delafosse, lui, se contente d’indiquer qu’il ne souhaite pas que ces antennes soient installées sur les toits des bâtiments publics.
Là encore, la question n’est pas de savoir si les antennes seront implantées sur nos toits… ou sur ceux de nos voisin·es !
Avec les habitant·es, collectifs et associations qui se mobilisent dans la Métropole, nous demandons donc à M. Delafosse de sortir de sa posture politicienne et d’utiliser les nombreux outils juridiques à sa disposition pour faire comme à Poitiers et dans d’autres grandes villes de France: arrêter l’implantation des antennes relais 5G tant qu’un débat citoyen ne sera pas tenu.

« Faire sa part ne suffit plus petit colibri, demain il sera trop tard pour éteindre l’incendie »
(Kalune – auteur compositeur de l’hymne Alternatiba 2018)

Il est temps d’en finir avec cette politique des petits pas, des petits arbres et des grands renoncements.

Notre époque réclame du courage et de l’ambition collective pour agir, ici et maintenant.
Dans l’hémicycle avec Alenka Doulain, élue municipale et métropolitaine, et sur le terrain avec l’ensemble du Mouvement NousSommes, nous continuons à incarner un contre pouvoir et à tirer la politique vers le haut. Une politique écologiste, oui, écologiste ET ambitieuse !

Article publié le : 14 octobre 2020