Mettre en œuvre une politique globale de tri à la source des biodéchets

En 2024, l’ensemble de la population de Montpellier devra pouvoir composter ou bénéficier de la collecte sélective des biodéchets.

Collecte séparée et production d’un compost de qualité en habitat dense

Cette collecte permettra de produire un compost de qualité* pour le monde agricole local. Elle permettra aussi de réduire le volume des ordures ménagères, composées à plus de 30% de biodéchets. Aujourd’hui, le coût de la collecte et du traitement des déchets ne font qu’augmenter (augmentation de la Taxe Générale sur les Activités Polluantes, augmentation du coût du carburant…). En diminuant leur production à la source, nous limitons les coûts futurs pour les déplacer, les enfouir ou les incinérer.

Plan d’action :

2020

Une étude stratégique pour faire le bilan de l’existant et préconiser des hypothèses sectorisées combinant la gestion de proximité et la collecte séparée des déchets alimentaires sur l’ensemble de la Métropole auprès des ménages et des privés.

Volonté de répondre à l’appel à projet de la Région Occitanie avec appui de l’ADEME.

Fin 2020

Début 2021

Rassembler tous les acteurs du territoire : élu·e·s, délégataire d’Amétyst (possibilités techniques de produire un compost certifié ASQA), agents et agentes directement impliqués, monde agricole local, réseau d’associations locales.

Juin 2021

Expérimentation sur trois zones pilotes et mise en œuvre en priorité sur les bâtiments de l’administration publique.

Juin 2022

Bilan financier et technique de l’expérimentation, préparation au déploiement.

2023

Déploiement de la collecte des déchets alimentaires sur les secteurs retenus et amélioration continue

Objectifs :

  • Déployer un service de collecte séparée des biodéchets en centre ville en complémentarité avec le compostage de proximité.
  • Réduire le volume des ordures ménagères enfouies et incinérées et stabiliser le coût de la gestion.
  • Améliorer les pratiques de tri1
  • Produire un compost de qualité pour soutenir l’agriculture urbaine sur sol vivant.

Compostage, broyage et paillage citoyens pour maîtriser les coûts et entretenir la biodiversité

Le compostage de proximité et le paillage permettent de réduire considérablement le volume des déchets. Ce sont des solutions simples, vectrices de mieux vivre ensemble et de citoyenneté.
Objectifs :

  • Former la population au compostage et au paillage.
    En effet, la distribution de composteur sans formation entraîne un faible taux d’utilisation des composteurs. Les déchets de jardin sont majoritairement amenés en déchetterie alors qu’ils pourraient être valorisés facilement sur place. A raison de deux sessions de 3h par mois dès 2020, l’objectif est de transmettre les savoir-composter afin que chaque personne puisse valoriser chez elle tous ses biodéchets de la cuisine et des espaces verts.
  • Développer le compostage partagé dans tous les quartiers en favorisant le lien social.
    De nombreuses personnes ne disposent pas de jardin et cherchent à composter. Le lombricompostage n’est pas adapté à toutes les personnes vivant en appartement. A raison de dix composteurs partagés la première année puis de vingt-quatre installés par an dès 2022, l’idée est de permettre à chacune et chacun de valoriser localement ses matières organiques, tout en créant des liens fédérateurs collectifs.
  • Animer et accompagner un réseau de bénévoles pour pérenniser les actions.
    La mise en place d’une ligne verte pour répondre aux questions de la population sur la gestion des matières organiques et l’accompagnement des personnes référentes de site permettront d’assurer la pérennité du dispositif.
  • Mettre en place un service de broyage mobile pour limiter les déplacements en déchetterie.
    De nombreuses variétés végétales produisent beaucoup de déchets verts (thuya, lauriers…), fautes de solution les habitantes et habitants les amènent en déchetterie. Avec 22 opérations de broyage par mois dès 2020, la Métropole permettra à chacune et chacun de valoriser localement ses déchets verts en les réduisant en broyat.

Un réseau de ressourceries par quartier

Dans une ville étudiante comme Montpellier, les flux saisonniers d’emménagement et déménagement rendent d’autant plus pertinent le déploiement stratégique et cohérent d’un réseau de ressourceries qui permet de répondre à ces besoins particuliers.

Le plan d’action consiste à :

  • Faire un état des lieux des filières de réemploi sur la Métropole, pour définir les attentes et les besoins des acteurs institutionnels ou informels,
  • Définir les possibilités d’organisation de la filière du réemploi sur le territoire,
  • Favoriser les relations entre le monde de l’économie sociale et solidaire et celui de la gestion des déchets, au travers de la compétence exercée par Montpellier Méditerranée Métropole, pour que les déchets des uns deviennent des ressources pour d’autres
  • Développer de nouveaux parcours d’insertion par l’activité économique pour les personnes éloignées de l’emploi.

Les objectifs spécifiques sont de :

  • Atteindre les objectifs de réduction des déchets par la réutilisation et le réemploi du mobilier, des déchets d’équipement électriques et électroniques (DEEE) et des textiles, linges de maison et chaussures, ce qui permettrait d’éviter plus de 55 kg/hab/an (soit environ 10 % des déchets produits par les ménages).
  • Diminuer les coûts de traitement des déchets.
  • Favoriser une économie de proximité en lien avec l’insertion par l’activité économique.
  • Favoriser la “justice sociale” en permettant à des ménages modestes d’accéder à des biens d’occasion à des tarifs abordables.
  • Développer les ateliers de remise en état d’objets réemployés et mettre en lien les acteurs des différentes filières (meubles, mais aussi électroménager, literie, téléphonie, cycles, textile, etc.).
  • Aider les structures émergentes, locales et innovantes (EcoMatelas, Informatique Plus,…) à développer leurs activités et à soutenir les structures existantes.
  • Promouvoir les activités participatives autour du réemploi sur le modèle des repair-cafés, des ateliers de fabrication de cosmétiques et des ateliers de réparation vélo. Ces projets sont à initier par des associations ou par des habitants et habitantes des quartiers.

Une ressourcerie innovante pour les déchets du bâtiment

Si la gestion des déchets du bâtiment n’est pas une compétence propre aux collectivités, il n’en demeure pas moins un secteur stratégique puisqu’il représente 2/3 des déchets en France. L’économie circulaire est devenue un axe de développement prioritaire et transversal, qui suppose de dépasser les clivages entre collectivités et de mobiliser l’ensemble des compétences pour préserver à la fois l’environnement et les emplois. Alors que les moyens d’action sont restreints et se résument souvent à la bonne volonté de la population et des professionnels, la création en zone péri-urbaine d’une ressourcerie du bâtiment peut susciter de nouvelles synergies entre les acteurs associatifs et professionnels de l’économie circulaire. Mais aussi, dans l’optique d’un écopôle multiflux, devenir une véritable vitrine du réemploi alliant sensibilisation, formation qualifiante aux métiers de demain, R&D (fablabs, éco-conception, …) et éducation populaire (formation au tri, ateliers DIY, conférences, …) notamment sur des territoires délaissés qui regorgent de savoir-faire.

Alors que sur les sites pilotes déjà mis en place un peu partout en France, les acteurs locaux de l’ESS ont pu faire leurs preuves en termes d’insertion professionnelle et de création de richesses, il est temps, avec le concours des services publics et de la Région, de démontrer que Montpellier n’est pas une “exception culturelle” en matière de déchets.

L’objectif à long terme est de développer autour du site pilote un écopôle multiflux (matériaux de construction, mobilier, textile, …) et multimodal associant artisan·e·s et ESS, insertion & formation professionnelle ainsi qu’ouverture au public. Pourront être analysés et évalués les volumes de déchets & le CO2 évité, le nombre d’emplois créés et les économies réalisées sur les coûts globaux d’opération. 
En étant précurseur en la matière, Montpellier pourra démontrer la faisabilité technique, financière et réglementaire d’un Pôle Territorial de Réemploi et de Réutilisation à travers un site pilote.

Le plan d’action est de :

  • Identifier un territoire en cours d’aménagement ou de rénovation (idéalement dans le cadre d’un programme ANRU) et les partenaires nécessaires pour la mise en place d’une ressourcerie du bâtiment ; réaliser un cahier des charges (été 2020)
  • Aménager le site pilote combinant stockage, transformation/reconditionnement et revente des matériaux et équipements destinés à la benne, en collaboration avec les acteurs de l’ESS (insertion professionnelle) et les organisations professionnelles (2° semestre 2020)
  • Phase d’expérimentation et évaluation des impacts environnementaux, économiques et sociaux
  • Développement des activités de formation et de sensibilisation
  • Duplication sur les autres quartiers de Montpellier
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