Rendre notre cadre de vie plus durable, plus agréable et moins pollué
Reprendre en main la gestion des déchets
Nous pensons qu’il est urgent d’agir concrètement pour le bien être de la population et de rendre nos rues plus agréables : cela commence par une meilleure gestion quotidienne de nos déchets.
La collecte des déchets en porte-à-porte est réalisée pour 14 communes de la Métropole par la régie publique, et pour le reste des communes par des entreprises privées dans le cadre de marchés publics de prestation de service. Ces marchés ont été attribués en 2016 à la Société Méditerranéenne de Nettoiement (SMN) pour deux lots (« centre » et « sud ») et à la société à capitaux chinois Urbaser pour le lot « nord ».
Nous constatons aujourd’hui que cette collecte est inefficace et réalisée parfois au strict minimum dans certains quartiers : des zones très denses et populaires sont délaissées, avec un nombre de passages insuffisants. Cela contribue non seulement à alimenter l’image d’une ville sale, mais entraîne aussi de l’insalubrité et des risques sanitaires pour la population. Cependant, le coût de ces marchés de services est en augmentation depuis plusieurs années : 20,4 M€ en 2016 ; 21,1 M€ en 2018 ; 22 M€ en 2019. A travers la taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM), les particuliers payent cher alors qu’ils voient leur cadre de vie se dégrader.
En 2018, la Chambre Régionale des Comptes a pointé dans un rapport complet une série de dysfonctionnements sur ces marchés de collecte de déchets : manque de transparence sur les coûts réels facturés par les entreprises, manquements dans l’évaluation du service rendu (notamment l’absence de production de tableaux de suivi), failles dans le management et l’organisation des tournées de ramassage. Le rapport déplore également qu’aucune enquête de satisfaction ne soit réalisée auprès des habitantes et des habitants, afin d’améliorer le service. Selon nous, les responsables de ces dysfonctionnements ne sont ni les salarié·es des entreprises prestataires, ni les Montpelliéraines et les Montpelliérains, mais bien les élu·es qui renoncent à contrôler l’exécution stricte et conforme des marchés publics.
Nous proposons donc de reprendre en main la gestion des déchets. Nous souhaitons renégocier les marchés de collecte passés avec les entreprises SMN et URBASER. Nous ferons appliquer les recommandations de la Chambre Régionale des Comptes, notamment concernant la transparence financière des entreprises prestataires, leur management et l’évaluation du service rendu. Si cette négociation n’aboutit pas, et si le cadre des marchés publics de prestations est trop rigide pour permettre un service de collecte transparent et efficace pour un coût maîtrisé, nous envisagerons le passage en régie publique de la collecte des déchets pour l’ensemble de la Métropole à partir de 2022.
Ce retour en régie publique est réalisable : la Métropole de Montpellier l’a fait pour la distribution de l’eau, sans détérioration des conditions de travail des salarié·es ni perte de qualité de service. Aujourd’hui, 40% des collectivités assurent la collecte des déchets ménagers en régie propre . Le retour en régie publique s’est déjà fait ailleurs, par exemple dans la communauté d’Agglomération du Grand Cahors en 2015 (réunissant 36 communes et 42 000 habitant·es). Nous avons des atouts : le savoir-faire en interne, les services compétents, la connaissance du territoire etc. De plus, proposer un service unifié sur l’ensemble du territoire nous permettra de faire des économies d’échelle. Nous pensons donc qu’il est faisable de passer en régie publique pour l’ensemble de la Métropole en contenant l’enveloppe globale autour des 25 M€ par an, comme c’est le cas actuellement.
Enfin, nous devons nous engager à diminuer drastiquement notre production de déchets : ce sont plus de 250 000 tonnes qui sont produits à l’échelle de la Métropole chaque année ! Pour cela, nous lutterons partout contre le gaspillage, nous développerons les actions de prévention et l’éducation au tri. Mais surtout, nous adopterons une véritable politique « zéro déchet », créatrice d’emplois locaux (voir le livret thématique « Zéro déchets »).