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L’histoire de Nous Sommes, c’est avant tout celle d’un équipage.
Après avoir fait le constat que des capitaines auto-proclamés menaient le navire droit vers l’iceberg (ou ce qu’il en restait…), une bande de néophytes s’est dit qu’il était temps de reprendre la barre pour changer de cap! Pendant des mois l’équipage s’est formé, dans tous les sens du terme, il a fait face à sa première grande traversée, qui a été suivie d’une sacrée tempête.
Durant la tempête, certain·e·s ont eu la nausée et ont quitté le navire, d’autres ont préféré faire escale au port avec l’envie de préparer le prochain départ, et d’autres enfin sont resté·e·s sur le bateau et ont affronté les vents violents.

Aujourd’hui, le calme est revenu, l’équipage est rentré au port.
Certain·e·s ont quitté le navire. De tout coeur nous leur souhaitons bon vent, et espérons avoir le plaisir de se croiser sur nos routes respectives.
Pour celles et ceux qui ont encore à coeur de naviguer sous les couleurs de Nous Sommes, il était temps de se poser pour faire le bilan, et pour commencer à réfléchir aux prochains voyages.

Samedi 11 juillet, une cinquantaine d’impliqué.e.s sont venu.e.s partager cette journée de retrouvailles, certain·e·s pour une paire d’heures, d’autres jusqu’au dimanche matin et même un peu plus.

Il n’est pas possible de faire un compte rendu exhaustif de tous les échanges qui ont pu avoir lieu durant ces 24h.
Pour autant nous allons tenter de permettre à celles et ceux qui n’étaient pas là d’en saisir l’essence.

Samedi nous avons parlé…

DU PASSE

Un temps de retour sur le « Libérer la Parole » post premier tour, ainsi que plusieurs débats mouvants nous ont permis de DEBATTRE de ce qui nous a secoué ces dernières semaines, ces derniers mois.
La question de la GOUVERNANCE, des prises de décisions, sur des sujets comme la communication, ou l’identité et les objectifs du mouvement, a été abordée à plusieurs reprises. Nous nous sommes questionnés sur les leadership, sur l’inclusion et sur les différents niveaux d’implication . Nous avons parlé des erreurs qui ont été commises. Parmi les pistes de solutions évoquées, la notion de plénière est revenue à plusieurs reprises, mais aussi l’importance de continuer à travailler spécifiquement ces questions et à consacrer de l’énergie à l’animation et à la communication interne (information et recueil d’information).
La question de l’échec du lien avec les QUARTIERS POPULAIRES a également été évoquée et des ateliers y ont été consacrés dans l’après midi.
Enfin, les ALLIANCES du second tour ont été discutées. Souffrances exprimées face aux critiques de ce choix perdant, choix « marketté » lors de la prise de décision mais également transparence des négociations et débats au moment des prises de décisions, insatisfaction du vote comme modalité de décision ont notamment été évoqués.

DU PRESENT

Nous nous sommes ensuite recentré·e·s sur le présent, en faisant un ETAT DES LIEUX DE NOS FORCES ET FAIBLESSES.
Force est de constater que Nous Sommes victimes de l’entre soi, avec un grand nombre de trentenaires blanc·he·s de centre ville… De plus, notre image a pris un coup, notamment auprès des milieux militants, et des colères restent à digérer. Certains points restent dans une zone grise, notamment l’alliance avec C. Ollier et R. Gaillard. Une certaine naïveté est aussi pointée.
Cependant, nous reconnaissons que nous avons gagné en maturité et que notre organisation et notre méthode constituent l’une de nos forces. Cette rigueur couplée avec l’inventivité et la créativité est l’une des marques de fabrique noussommienne, sans oublier le troisième ingrédient qu’est le collectif. La force du groupe et des liens humains sont citées à plusieurs reprises. Element nouveau, nous avons désormais deux pieds dans l’institution!
Comme l’a noté quelqu’un sur son post-it : « la tâche est grande » ! … mais l’envie et la détermination sont là ! ».

Riches de cette connaissance de nos atouts et faiblesses, nous avons tenté de DEFINIR LES OBJECTIFS ET L’IDENTITE DE NOUS SOMMES. Il nous a fallu pas moins d’une centaine de post-its pour définir ce que Nous Sommes et ce que Nous ne Sommes pas. Et lorsque nous tentons de nous définir, nous voyons que nous marchons parfois sur une ligne de crête et que des avis qui peuvent sembler opposés s’expriment, nous les avons donc creusé…

  • « Nous ne Sommes pas un outil au service des élections » mais « Nous Sommes là pour reprendre le pouvoir siège après siège » : à nous donc de définir quels sont les autres espaces de pouvoir à Montpellier, et d’envisager la manière de les intégrer. A nous également de mener une réflexion sur les échéances électorales (municipales, départementales et régionales) pour acter un positionnement collectif sur ces questions.
  • « Nous ne Sommes pas un parti politique » mais « Nous Sommes un mouvement politique » : la définition du mouvement politique correspond plus à ce que Nous Sommes
  • « Porter la voix des gens » mais sans être « des chevaliers blancs auto proclamés » : soyons des courroies de transmission qui permettent le lien avec le terrain dans les deux sens, grâce à l’auto organisation notamment.
  • « Nous Sommes un collectif écolo » mais « Nous ne Sommes pas une association écologiste » : notre spécificité nait de nos actions de terrain ancrées dans les quartiers, qui sont « écolo mais pas que » avec la notion essentielle de communs et de réappropriation de l’espace public. Nous pouvons également être des lanceurs d’alerte notamment grâce au pied dedans.

DU FUTUR

Parce que c’est dans l’action que nous définissons finalement le mieux ce que Nous Sommes, 4 chantiers ont été lancés avec quelques pistes d’action pour l’été et d’autres pour la suite

Pour rendre visible ce qui se passe dans l’institution et créer les liens entre pieds dedans et pieds dehors, il s’agira notamment de prioriser, de préparer les conseils municipaux, de pouvoir influencer et mettre des thématiques sur le devant de la table, notamment en traitant les sollicitations que nous allons recevoir.
Pour cela nous allons :

  • dans l’été et grâce à un séminaire de rentrée mener une réflexion sur ce qui est essentiel à traiter dans les prochains mois [Julia – François – Arnaud]
  • renouveler le porte-parolat pour le diversifier et ne pas « tomber » dans la personnification
  • mettre en place la vigie citoyenne et le S.A.V. (service après vote)

Pour montrer qu’une autre ville est possible, pour dessiner et expérimenter le Montpellier de demain, les idées ne manquent pas ! En mettant à profit la spécificité de Nous Sommes, qui est de pouvoir accompagner des luttes par notre méthode et notre expérience de performances et d’actions directes, nous allons dès cet été mettre en place un réseau de mesure des températures dans la ville [Julie] et mener des campagnes sur les réseaux sociaux (« déconfinons les animaux » : [Arthur]). Dès la rentrée nous travaillerons à des actions diverses (sensibilisation autour de la cause animale, épicerie sociale ambulante, veille sur les projets en cours). Le seminaire de rentrée sera l’occasion d’un vrai moment de réflexion et de créativité pour imaginer les actions de demain, ancrées dans les quartiers et toujours en gardant en tête le trio écologie / démocratie / social.

Une vraie question se pose : comment créer des solidarités et gagner des victoires ?
Pour y répondre : auto organisation ! Pour ne pas tomber dans les logiques clientélistes actuellement en vigueur, il s’agira de trouver l’équilibre qui permettra aux gens de gagner confiance en leur capacité à changer leur quotidien, notamment par l’émergence de leaders locaux. Pour cela, dès cet été, le groupe des Hauts de Massane va être réactivé [Rhany] et un temps collectif de formation est en préparation avec « Alliance citoyenne » [Fabien].

Enfin, encore et toujours, continuons à traiter au grand jour les questions de pouvoir, contre pouvoir et régulation nousommiens. Pour faire avancer les sujets de gouvernance en s’appuyant sur les expériences du passé, il est nécessaire de démystifier les questions de pouvoir et surtout de les encadrer. Quels périmètres de prise de décision en fonction des différentes temporalités, quelles limites à l’auto-gestion et quel·s contrôle·s pour la coordo ? La poursuite du travail d’analyse des processus de prise de décision durant la campagne est prévue, ainsi qu’un séminaire autour des questions de gouvernance [Clarisse].

Vous l’aurez compris, cette journée nous a permis de nous retrouver, de débattre, de lancer des pistes, mais maintenant que nous avons tourné une page, les suivantes restent à écrire…

Vous voulez en savoir plus ? Impliquez vous, écrivez nous, rencontrez nous !

Dès cet été des actions sont lancées, n’hésitez pas à rejoindre les personnes référentes des différents projets,
mais surtout rendez vous à la rentrée, le dimanche 30 août, pour un grand moment collectif, celui du nouveau départ !
Gardez un oeil ouvert durant l’été pour connaitre le programme en détail !

Article publié le : 24 juillet 2020