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Après des élections municipales qui ont enregistré un taux d’abstention record de 65,5%, voici qu’une nouvelle séquence électorale s’ouvre en plein cœur de l’été… et en toute confidentialité.

Mais qu’y a-t-il en jeu dans ces sénatoriales dont personne ne parle ? Bien sûr, l’honneur de participer en tant que parlementaire à la définition de la Loi et au contrôle de l’action du Gouvernement. Mais aussi : le prestige de la « Chambre Haute » et des dorures du Palais du Luxembourg, des indemnités confortables (5400 € nets mensuels en moyenne, plus les notes de frais et autres avantages, comme la gratuité du train par exemple), la possibilité de recruter de nombreux collaborateurs…

Se voulant la « représentation des territoires », le Sénat, de par son mode d’élection obscur favorisant l’entre soi politicien, est l’objet de toutes les pratiques dénoncées par notre mouvement : retour d’ascenseur pour service rendu, noyautage d’adversaire gênant, promotion interne, proposition de retraite dorée… En effet, les 172 sénateurs (sur 348) dont le siège est à renouveler en septembre prochain ne pas sont élus au suffrage universel direct, mais par 150 000 « grands électeurs » : en plus des députés, conseillers régionaux, départementaux et municipaux, le collège des grands électeurs est majoritairement composé de délégués, désignés par les conseillers municipaux.
Ainsi, pour pouvoir « faire élire » qui l’on veut à cette assemblée, l’idéal est de désigner des grand électeurs… coopératifs. Mises à part l’obligation de parité et celle d’être inscrit sur les listes électorales, aucune règle de représentativité n’est imposée: les conseillers municipaux peuvent donc aisément faire valser leur choix, sur l’air de la célèbre chanson « les copains d’abord ». Et Montpellier ne déroge pas à la règle.

Ce vendredi 10 juillet lors du Conseil Municipal, les 65 conseillers municipaux de Montpellier désigneront en effet les 318 délégués qui, à leur coté, éliront les 4 sénateurs de l’Hérault en septembre. Avons-nous entendu un parti, un groupe politique ou un élu communiquer sur cette première échéance décisive ? Non. Et pour cause: à Montpellier, la désignation des grands électeurs n’est pas un temps démocratique: c’est le temps des copains.

Alors, fidèle à ses engagements, Nous Sommes Montpellier s’est saisit de l’occasion pour faire entrer un peu de démocratie au cœur de ce processus électoral opaque.

Nous avons constitué notre liste de délégués par tirage au sort. Ces délégués tirés au sort parmi 1160 montpelliérains que nous avons rencontré pendant la campagne seront inscrits sur la liste déposée par Alenka DOULAIN et Clothilde OLLIER lors du Conseil Municipal du vendredi 10 juillet. En toute transparence, cette liste sera rendue publique et nous animerons avec ses membres le sujet éminemment politique des élections sénatoriales: bilan du mandat des 4 sénateurs de l’Hérault, analyse des candidatures présentées, organisation de débat…

Bref, loin des professionnels de la politique et de leurs calculs, l’occasion est enfin offerte de désigner des grands électeurs qui sont ce que nous sommes: des citoyens ordinaires !

Avec Nous Sommes Montpellier, fini le « temps des copains »: que vienne le temps des gens !

Article publié le : 15 juillet 2020