UN PLAN VÉLO AMBITIEUX POUR TRANSFORMER LA VILLE EN PROFONDEUR

De la réduction des émissions liées aux transports et du nombre de morts sur les routes à la lutte contre l’obésité et les maladies non transmissibles, en passant par l’amélioration de la connectivité rurale et l’autonomisation des femmes et des filles, le vélo peut apporter une contribution essentielle.

Voici la déclaration de María Fernanda Espinosa, Présidente de l’Assemblée Générale de l’Organisation des Nations Unies (ONU), le 3 juin 2019 lors de la Journée mondiale du vélo. Tout est dit !

Nous Sommes fera de la mandature 2020-2026 celle de la petite reine, celle du vélo comme outil de développement de notre territoire. Combinée à nos mesures pour renforcer le réseau de transports en commun, notre politique ambitieuse en faveur du vélo et des mobilités actives transformera la ville en profondeur pour lui permettre de répondre à l’urgence climatique et aux enjeux de santé publique.

Le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) appelle justement à donner la priorité aux besoins des piétons et piétonnes et des cyclistes pour : « trouver des solutions aux problèmes de mobilité, pour aider les villes à rompre le lien entre croissance démographique et augmentation des émissions et pour améliorer la qualité de l’air et la sécurité routière. »

Si les bienfaits du vélo pour accompagner la transition écologique et lutter contre les problèmes de santé publique liés à la sédentarité et à la pollution de l’air (obésité, troubles cardio vasculaires, diabète, stress, etc.) ne sont plus à démontrer, une politique cyclable volontariste est également bénéfique sur le plan économique et social :

pour les particuliers, recourir davantage au vélo comme moyen de transport principal ou secondaire permet de faire des économies substantielles à la fin du mois.
le vélo est créateur d’emplois locaux non délocalisables (vente et réparation).
il peut faciliter le travail de certains corps de métiers (services de livraisons, entreprises ou artisans et artisanes) pour accéder au centre-ville, le fameux “dernier kilomètre” pour les livreurs, et leur permettre de faire des économies en fonctionnement (dépenses de transport).
il est favorable aux commerces de proximité pour peu que les cyclistes puissent y accéder et s’y arrêter.
sur le plan du vivre ensemble, le vélo permet une modification des rapports sociaux. Il favorise les rapports humains et notamment à l’échelle du quartier, les échanges étant possibles (et fréquents) entre cyclistes alors qu’ils ne le sont pas lorsque l’on est enfermé dans sa voiture individuelle.

Notre objectif est qu’un déplacement sur trois vers le lieu de travail ou d’études soit effectué à vélo. En augmentant la part modale actuelle de 3% à 20% d’ici la fin du mandat. A terme, le plan vélo reposera donc sur un investissement de 25€ par an et par habitant.

Nous nous concentrerons sur la mise en place d’un réseau cyclable structurant, continu et sécurisant dans Montpellier et sa Métropole, bénéficiant des équipements adaptés pour faciliter la vie des cyclistes.

Améliorer et sécuriser le réseau existant, inciter et accompagner le recours au vélo

Le baromètre de la Fédération française des Usagers de la Bicyclette (FUB) vient d’être publié. Avec plus de 3000 réponses, Montpellier est la seule grande ville française dont la note s’est dégradée entre 2017 et 2019. Sont notamment mis en cause la qualité et la sécurité des infrastructures.

Consolider et expérimenter pour sécuriser la pratique du vélo
Pour envoyer un message fort et inciter l’ensemble de la population de Montpellier à enfourcher la petite reine dès le début du mandat, nous sécuriserons l’infrastructure cyclable pour que la pratique du vélo soit un plaisir et non une contrainte. Nous engagerons toutes nos forces autour de deux axes :

Consolider le réseau existant :

nous remettrons en l’état les infrastructures qui se sont dégradées avec le temps et n’ont jamais fait l’objet d’un réel entretien.
nous nous efforcerons de le compléter pour permettre une réelle continuité dans les trajets.

Préfigurer le réseau futur en expérimentant des infrastructures temporaires en nous basant sur :

les résultats du baromètre des villes cyclables publiés par la FUB (Fédération des Usagers de la Bicyclette),
les données de l’application Vigilo sur les problèmes d’infrastructure,
une évaluation qualitative et participative de ces expérimentations prenant en compte l’évolution du trafic cycliste (compteur), l’apaisement de la circulation, la qualité de l’air, la dynamique économique notamment pour les commerces de proximité, la qualité de vie des riverains et riveraines.

Lutter contre le vol

Beaucoup de personnes utilisant le vélo ne veulent pas en acquérir un nouveau suite à un vol. Le risque de vol est un frein pour son développement, et trop rares sont les immeubles dotés d’un local dédié. Les abris vélos sécurisés doivent être très vite déployés dans tous les quartiers.
Tous les établissements accueillant du public doivent disposer de stationnement vélo. Dans les écoles, les lieux sportifs et culturels, les services publics (mairie, tribunal, agence pôle emploi, poste…), des stationnements vélo seront créés à proximité immédiate. En complément, des mécanismes incitatifs seront mis en place afin d’encourager employeurs, copropriétés et bailleurs à créer du stationnement vélo à la maison comme au bureau.
L’identification des vélos est également un outil dissuasif, grâce par exemple au gravage bicycode qui permet un travail en bonne entente avec la police municipale. La ville pourra y sensibiliser en organisant des actions de gravage. Actions qui seront menées par la Maison du vélo et des mobilités actives (voir ci-dessous).

Inciter et Accompagner

Nous mettrons en place un code de la rue adapté à la ville de Montpellier accompagné d’un plan de communication et de sensibilisation.

Dès le début du mandat nous rassemblerons les acteurs, associations et organismes travaillant sur les mobilités actives afin d’ouvrir au plus vite la Maison du vélo et des mobilités actives dans le centre de Montpellier. Dans ce lieu nous pourrons retrouver :

les permanences d’associations : VéloCité, le Vieux Biclou, Montpellier à pieds, etc.
de l’information sur le vélo, le réseau cyclable urbain et touristique,
des formations pour les équipes pédagogiques et leurs élèves,
des ateliers d’apprentissage de l’autonomie du vélo en ville (vélonomie) et des ateliers de prévention (ex : les cyclistes pourront rentrer dans un camion et s’apercevoir de la réalité de l’angle mort),
des espaces de réparations et les outils nécessaires.

La Maison sera un lieu central mais n’empêchera pas la multiplication des ateliers réparations dans toute la ville (à l’image du Vieux Biclou). La municipalité procèdera aussi à une installation progressive de totems de réparation (des points d’entretien vélo avec outils et gonfleurs) à travers toute la ville.

Avec l’aide des associations, un vaste de plan de communication et de sensibilisation sera mené auprès de l’ensemble de la population :

auprès des agents et agentes de la Métropole qui bénéficieront d’une initiation au savoir rouler,
auprès des entreprises et des administrations pour les aider à mettre en place auprès de leurs salarié·e·s un cadre incitatif de recours au vélo, et à valoriser les vélos de fonction au lieu des voitures de fonction,
auprès des commerçants et commerçantes du centre-ville pour qu’ils prennent conscience de l’avantage du vélo pour le développement de leur activité (des arceaux à vélo devant votre magasin, c’est la certitude d’attirer une nouvelle clientèle),
Auprès des écoles pour inciter les familles à venir à vélo.
Auprès des auto-écoles pour informer sur le code de la rue, ainsi que d’intégrer dans la formation des automobilistes une ou plusieurs séances de circuit à vélo afin de leur permettre de prendre conscience de la vulnérabilité des cyclistes.

Le projet « Un vélo pour toutes et pour tous »

Ce projet vise à permettre à chaque personne habitant Montpellier de pouvoir disposer d’un vélo de qualité. La ville s’engage à apporter de l’aide à l’achat de vélos neufs ou d’occasion pour les personnes qui en ont besoin. En revanche, la réutilisation et la réparation seront valorisées. 1 500 000 vélos sont jetés par an en France et 3 000 000 vélos neufs sont vendus chaque année. Le nombre de vélos jetés augmente car la qualité des vélos diminuent. Or, aujourd’hui, seuls 57 500 vélos sont récupérés par les 250 ateliers d’auto-réparation en France. Il faut donc :

s’emparer du sujet grâce, notamment, au savoir-faire des associations locales,
résoudre le problème des pneus qui ne sont plus acceptés en déchetterie et les revaloriser,
inciter à l’utilisation de pièces détachées d’occasion lorsque cela est possible.

Lancement de grands travaux

Le schéma directeur pour la ville de Montpellier a été voté en 2018 avec des données datant de 2014. C’est un outil qui peut permettre de cadrer les actions à entreprendre mais qui ne suffira pas et qui doit être mis à jour.

Au sein de la mairie, les grands projets seront guidés par le comité de pilotage existant et qui sera renforcé. Il sera notamment consulté pour tous les projets de voirie d’un montant supérieur à 100 000 euros et informé des autres. De même, une équipe technique entièrement dédiée au vélo composé de 3 à 4 agent·e·s appuiera ces travaux et fera le lien avec l’ensemble des services de la Métropole. Les missions du comité de pilotage au cours du mandat seront les suivantes :

Mission 1 : Intégrer les citoyens et citoyennes
Parce que tous les territoires sont différents, il ne suffit pas d’un cahier de recettes avec des éléments à cocher sur une checklist. Nous devons considérer les personnes et prendre en compte le sentiment d’insécurité à vélo que beaucoup de potentiel·les cyclistes ressentent et qui les freinent à se mettre en selle. Il faut rendre les usagers acteurs en se servant notamment d’outils mis en place par les associations comme :

les résultats du baromètre des villes cyclables publiés par la FUB (Fédération des Usagers de la Bicyclette) ;
Vigilo : une application collaborative citoyenne développée par et pour les cyclistes de Montpellier dans la dynamique #JeSuisUnDesDeux. Cette application soutenue par la FUB et Vélocité Montpellier est destinée à cartographier les difficultés quotidiennes rencontrées lors de leurs déplacements par les usagers les plus vulnérables : piétons et piétonnes, personnes à mobilités réduites, cyclistes, trottinettes.

Tous les éléments récoltés devront être priorisés. L’avis de la population lors de conseils citoyens, associés aux associations et avec la validation des techniciennes et techniciens (en particulier sur la faisabilité financière et temporelle).

Des compteurs de cyclistes seront mis en place pour être capable de mesurer au cours du mandat l’évolution de l’utilisation du vélo en ville et en Métropole, ainsi que l’impact des actions réalisées.

Mission 2 : fournir un réseau cyclable à haut niveau de services
Un réseau cyclable ne se limite pas à des pistes cyclables aléatoirement installées. Il repose sur une réflexion globale des déplacements et de la valorisation de l’intermodalité, ainsi que sur la priorisation des circulations piétonnes et cyclables dans tout projet d’aménagement ou de réaménagement, conformément à l’article L228-2 de la loi LAURE. De plus, une continuité des circulations cyclables lors de travaux, dans de bonnes conditions de sécurité, doit être assurée.

Plusieurs aménagements sont possibles :

respecter un haut niveau de qualité de réalisation des nouveaux aménagements (largeur, revêtement, bordures, interconnexions, continuité, gestion des carrefours et prise en compte de l’ensemble des trajectoires possibles).
Déployer un système de vélo-bus pour se rendre à l’école dans tous les quartiers, afin de créer une habitude du vélo dès le plus jeune âge.
Inciter au pédibus.
Ajouter des racks à vélo sur tous les bus de la ville.
Adapter les nouvelles rames de tramways et nouveaux bus à haut niveau de services au transport des vélos, en ajoutant des espaces dédiés.
Mobiliser un service d’entretien du réseau et de la voirie (retrait des déchets, encombrants, feuilles mortes, inondations, entretien des revêtements et des marquages).
Promouvoir l’identification des vélos pour lutter contre le vol.
Promouvoir et aider financièrement les écoles à utiliser des vélo-école afin de remettre en selle enfants et adultes.
Former, sécuriser, informer (cf. partie ci-dessus).

Mission 3 : Travailler collectivement dans le cadre de la Métropole sur de Grands Projets d’aménagement de la ville.

Un appel à projets sera lancé auprès de cabinets d’experts de la mobilité pour établir un véritable maillage cyclable de la Métropole avec des espaces dédiés aux vélos, et en finir avec le réseau confettis actuel.

Les propositions que nous avons déjà à étudier :

aménager les chemins des écoles avec un réseau de pistes cyclables ;
créer des itinéraires vélos universitaires reliant les principaux campus et sites, les résidences étudiantes et le centre-ville aux universités ;
assurer l’intermodalité avec le RER/TER grâce à des vélo stations automatiques et surveillées dans chaque gare de la Métropole ;
Mettre place de voies express vélos :
- la priorité sera mis au développement du réseau express vélo permettant de relier l’Ouest de la métropole au centre-ville en lieu et place du projet de contournement ouest de Montpellier. Avec des passerelles dédiées et voies express reliant Juvignac, Lavérune (passerelle au-dessus de Genevaux) et Saint-Jean de Védas (passerelles au-dessus de Rieucoulon et de la Mosson.
- la fermeture du transit voiture par le tunnel de la Comédie, en gardant seulement l’accès aux parkings et la possibilité de transit pour les transports d’urgence.
- l’ouverture d’une piste cyclable en double sens sur l’avenue Georges Clémenceau, passant par le tunnel de la Comédie, pour rejoindre le Corum dans le prolongement de l’axe reliant Lavérune au centre-ville.
- l’aménagement du Boulevard Victor Hugo rejoignant la Comédie pour un accès sécurisé des vélos.

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