Montpellier est tristement connue comme faisant partie des 10 villes les plus embouteillées de France et ce depuis de trop nombreuses années. Aussi, les quelques 182 000 automobilistes qui utilisent quotidiennement la voiture dans la Métropole ont perdu en moyenne 163 heures dans les embouteillages en 2018. Notre ville suffoque et la qualité de l’air y dépasse trop souvent les seuils de pollution atmosphérique. Or, malgré ces conditions de circulation dégradées, la voiture reste le premier moyen de transport avec 52 % de part modale dans la Métropole en 2014. Cette part a baissé de 7 points en 10 ans principalement au profit des transports en commun.
Avec 13 % de part modale en 2014, l’utilisation des transports en commun a quant à elle stagné au cours du dernier mandat : autour de 84 millions de voyages annuels. Cette stagnation s’explique principalement par l’absence de développement du réseau depuis la mise en place de la ligne 4 du tramway en 2016 ainsi qu’un réseau de bus incomplet et partiellement inefficace car trop souvent pris dans le flot des voitures.
Enfin, même si le nombre de cyclistes croît chaque année à vue d’oeil, la part modale du vélo représentait à peine 3 % en 2014. En dehors du Vélomagg, rien n’avait été fait en faveur du vélo jusqu’à fin 2018, où le maire sortant, déclarant qu’on ne crée pas une piste cyclable « pour qu’elle soit utilisée par deux personnes » révélait son absence totale de compréhension des enjeux de mobilité. En réponse, le mouvement #JeSuisUnSesDeux, initié par l’association Vélocité, a réuni plus de 2600 cyclistes en manifestation, mettant en évidence les attentes très fortes des Montpelliéraines et Montpelliérains en matière de politique cyclable. Face à cette mobilisation, l’équipe municipale sortante a adopté à la hâte le schéma des mobilités actives, doté de 80 millions d’euros sur 10 ans. L’année 2019 a montré que ces déclarations n’étaient suivies d’aucun effet ou presque.
Le mandat qui s’achève se caractérise donc par une politique totalement figée en matière de mobilité :
- absence totale d’investissement dans le développement du réseau de transports en commun,
- absence de politique en termes de mobilités actives.
Nous avons donc perdu 6 ans : un mandat pour rien ! Pire, la Gare Sud de France qui constitue la seule réalisation d’envergure est très largement décriée. Mal située, mal raccordée au réseau de transports en commun, elle est un échec cuisant qui a plutôt dégradé l’accès des Montpelliéraines et Montpelliérains au réseau ferré.
Faut-il encore le rappeler, le secteur des transports est le premier émetteur des gaz à effet de serre (30 %) et au sein de ce secteur, la part des voitures individuelles y est majoritaire (53 %) alors que 40 % des trajets réalisés en voiture font moins de 3 km. En ces temps d’urgence climatique, il est de la responsabilité des collectivités territoriales d’organiser une véritable offre de transport alternative à l’automobile individuelle – l’autosolisme. L’année 2030 étant la date butoir pour les objectifs de développement durable (ODD), nous entrons dans la décennie de la dernière chance. Tous les leviers doivent être actionnés et à tous les échelons.