À Montpellier, le taux de chômage dépasse les 20% et dans certains quartiers plus d’une personne sur deux vit sous le seuil de pauvreté. Les causes de ce désastre social sont politiques. Montpellier souffre de l’absence de vision et d’un développement économique cohérent avec ses atouts territoriaux (qualification de la population, secteurs de recherche, etc.). Développer la French Tech est une ambition intéressante mais inadaptée au marché du travail local : alors que plus d’une personne sur cinq recherche un emploi, ce choix impose de faire venir la main d’œuvre correspondante hors de notre territoire. C’est absurde. Montpellier a besoin de développer des filières en phase avec sa population. Les industries historiques de Montpellier que sont l’industrie pharmaceutique et biotechnologique sont peu créatrices d’emplois. Seuls les secteurs du tourisme et du commerce de proximité créent des emplois, mais bien souvent précaires. Aujourd’hui les femmes sont particulièrement touchées par les emplois précaires : temps partiels subis et bas salaires. Les jeunes peinent à s’insérer sur la marché de l’emploi, faute de demande correspondante et de plus en plus de montpelliérain·e·s se tournent vers du salariat déguisé en auto-entreprenariat, faisant des livraisons de repas ou autre.
L’augmentation du PIB, n’augmente plus le niveau de bien-être (cf. Sortir de la Croissance – Eloi LAURENT). Au-delà de la quantification basique de l’activité économique que représente le PIB, il est nécessaire de qualifier l’activité au niveau environnemental, social mais aussi par sa capacité à créer une synergie locale pour l’ensemble de l’économie. Ainsi, l’économie doit être remise au service du bien commun. Produire des biens et services pour faire augmenter le PIB ne présente aucun intérêt ni pour la ville ni pour ses habitant·e·s. Consommer toujours plus de produits fabriqués à l’autre bout du monde pour un coût social et environnemental monumental ne rend pas plus heureux. Sortir du consumérisme effréné est non seulement nécessaire mais souhaitable.
Les conditions de travail des salarié·e·s sont aussi un enjeu important. Les accidents du travail se multiplient et le burn-out se banalise montrant les lacunes en terme de gestion des ressources humaines. Ces fléaux touchent en particulier le secteur public où les agents « travaillent dans la terreur, la boule au ventre » Où des grèves régulières entravent le bon fonctionnement des cantines scolaires. L’amateurisme en place en termes de gestion humaine est une faute morale mais aussi une erreur d’efficacité : quand les salarié·e·s vont mal, les services fonctionnent moins bien, l’absentéisme augmente et le niveau de service public diminue pour un coût plus élevé. Une gestion des ressources humaines bienveillante est nécessaire au bon fonctionnement des services publics comme des entreprises.