Le 21 novembre 2017, la mairie publie l’article suivant : « La ville et la métropole de Montpellier se mobilisent dans le cadre de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. La Ville de Montpellier soutient les associations agissant pour les Droits des Femmes. La Ville de Montpellier développe depuis de nombreuses années un partenariat actif avec les associations œuvrant dans le domaine des Droits des Femmes. Des subventions sont attribuées afin de participer à leur fonctionnement et de les soutenir dans la mise en place de projets. » Cependant, quand nous rentrons dans le détail, nous nous apercevons que seulement 1,13% du total des subventions de la mairie (57 500 € sur un total de 5 084 391 €) et 0,25% du total des subventions de la métropole (91 865 € sur un total de 36 366 105 €) sont alloués aux associations pour les droits des femmes.
Pour rappel, la violence faite aux femmes c’est :
- 219 000 femmes victimes de violences physiques et/ou sexuelles commises par leur ancien ou actuel partenaire dont 19% porteront plainte
- 121 femmes tuées par leur partenaire en 2018
- 3 femmes sur 4 victimes de violences répétées et 8 femmes sur 10 qui déclarent avoir également été soumises à des atteintes psychologiques ou des agressions verbales.
- 94 000 femmes victimes de viols et de tentatives de viols chaque année
En 2019, la situation ne s’est pas améliorée. 149 femmes ont été tuées par leur partenaire. Parmi elles, une vivait sur Montpellier, Céline C. (38 ans), une deuxième sur Pérols, Simone (81 ans) et une troisième sur Pignan, Michèle (sexagénaire).
Parmi les associations en place, le CIDFF (Centre d’Information des Droits des Femmes) de l’Hérault informe environ un millier de femmes victimes de violences par an. Environ 600 femmes sont accompagnées individuellement sur tout le département dont 200 environ rien que sur Montpellier. La plateforme d’écoute pour l’Hérault (centre Elisabeth Boissonnade de Montpellier, héberge et accompagne les femmes victimes de violence et leurs enfants), relais du 3919, reçoit en moyenne 800 appels par an.
Afin de lutter contre cette violence, la Mairie de Montpellier ainsi que la Métropole proposent deux journées de mobilisation par an : le 8 mars (journée de la femme) et le 25 novembre (journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes). A l’occasion de ces journées, la ville et la métropole proposent des actions tout au long de la journée : installées sur le parvis de l’hôtel de ville, nous pouvons apercevoir 12 silhouettes symbolisant les femmes, qui chaque mois, perdent la vie sous les coups de leur conjoint. S’en suivent également des activités de sensibilisation aux violences conjugales pour les agents et agentes de la ville, de la métropole et du CCAS: « Repérer pour agir ». Le but : porter à la connaissance des professionnels les informations essentielles à donner aux victimes et aux personnes susceptibles de les aider. Pour les former : les intervenantes du CHRS Boissonnade ainsi que l’association Via Voltaire qui offre un suivi psychosocial aux victimes et aux auteurs de violence. Une minute de silence est ensuite réalisée en hommage aux femmes décédées en 2019 en présence de Philippe SAUREL, Maire de Montpellier, Président de Montpellier Méditerranée Métropole, de Caroline NAVARRE, Adjointe au Maire de Montpellier, déléguée aux Droits des Femmes et de Annie YAGUE, Adjointe au Maire de Montpellier et Vice-présidente de Montpellier Méditerranée Métropole, déléguée à la Cohésion sociale, Vice-présidente du Centre Communal d’Action Sociale. Cette minute de silence est suivie d’une prise de parole. Enfin tout au long de l’après-midi, les passants et passantes peuvent consulter les différents stands de sensibilisation et d’information installés dans l’Hôtel de ville et animés par les associations de défense des droits des femmes.
Ces deux journées de sensibilisation par an et le maigre budget alloué aux associations de défense des droits des femmes sont-elles suffisantes pour lutter efficacement contre les violences faites aux femmes, les discriminations sexistes et pour l’égalité femme/homme ?