Les chiffres sont cruels.
En 2019, en France :
- 1 femme est tuée tous les 2 jours
- 1 femme est violée toutes les 7 minutes
- 1 femme sur 3 est harcelée sur son lieu du travail
- 137 femmes mortes sous les coups de leur conjoint…
Le propre du système patriarcal est de faire système, aujourd’hui encore…
L’égalité entre les femmes et les hommes n’est pas.
#NousSommes Montpellier était donc logiquement mobilisé en nombre, avec plus de 3000 montpelliérain.e.s ce samedi 23 novembre pour la marche #NousToutes.
Il nous a en effet semblé évident qu’ici nous pourrions signifier notre indignation et exprimer notre colère contre les violences sexistes et sexuelles.
Le Grenelle des violences conjugales admet par ailleurs des dysfonctionnements chroniques dans la prise en charge de ce problème éminemment politique et social. Alors agissons, à tous les niveaux, combattons toutes les expressions de ce système d’oppression. Il n’y a pas de petits combats, il faut activer tous les leviers et dire stop aux mesurettes !
Les politiques de luttes contre les violences faites aux femmes ont en commun de devoir être transversales, courageuses et dotées de moyens à la hauteur.
Dans le cadre de la campagne des municipales à Montpellier, le mouvement #NousSommes fait ses propositions.
Libérez la parole des femmes pour que la peur change enfin de camp.
Seulement 1 femme agressée sur 5 porte plainte. C’est intolérable mais surtout révélateur d’un dysfonctionnement systémique dans la prise en charge des victimes. Il est de la responsabilité des autorités publiques de garantir la sécurité des citoyennes et donc de mettre en place des dispositifs de prise en charge ouverts en continu.
Les politiques publiques locales de luttes contre les violences faites aux femmes peuvent agir à plusieurs niveaux pour faciliter les dépôts de plaintes :
- Mieux diffuser l’information auprès de la population sur les procédures de dépôt de plainte (le fait qu’il n’y ait pas besoin de certificat médical par exemple). La police municipales et les services sociaux de la ville (notamment CCAS) peuvent être au coeur de cette diffusion d’information.
- Exiger la présence 24h/24 dans les commissariats de la ville d’un agent habilité à prendre ce type de plainte pour qu’aucune femme ne se retrouve face à une porte fermée.
- Expérimenter comme à Lunel un service de dépôt de plainte au sein des hôpitaux et ainsi permettre aux femmes de déposer plainte lors de leurs prises en charges aux urgences.
Mettre toutes les femmes à l’abri
Les annonces du gouvernement suite au Grenelle sur les violences conjugales sont anecdotiques. Pourtant les solutions sont connues de longue date pour que les féminicides cessent.
Il faut notamment soutenir et aider financièrement les structures qui gèrent l’hébergement d’urgence des victimes.
Toutes les femmes pour qui la meilleure solution est de quitter le domicile doivent pouvoir le faire, sans qu’aucune contrainte économique ne viennent entraver leur mise à l’abri :
- Rencontrer l’ensemble des centres d’hébergement pour femmes de Montpellier, écouter leurs besoins.
- Augmenter les financements municipaux et créer des enveloppes financières dédiées à ces centres.
Systématiser la sensibilisation des nouvelles générations, des agents et des élus à ces enjeux.
Les femmes sont sans cesse rappelées à leur condition de “minorité”, de petites dominations mesquines, à remarques insidieuses ou actes de violences physiques.
Toutes ces violences font système, s’alimentent les unes aux autres et contribuent à la peur et à la loi du silence.
Que ce soit dans la rue, ou caché derrière les murs, dans la famille ou dans le milieu professionnel, le patriarcat prend de nombreuses formes, auxquelles il s’agit de sensibiliser et de s’attaquer :
- Soutenir et mettre en place les actions de sensibilisation dans les écoles de la ville
- Mettre en place un programme de déformation et de formation au sein de la mairie, tant pour les agents que les élu.e.s
“Féminiser” le personnel politique…et ses pratiques !
Il est un espace où la domination des hommes sur les femmes s’exprime particulièrement, c’est celui de la politique. Notre classe politique est en effet un des principaux rouages de la perpétuation des inégalités hommes-femmes. Ici à Montpellier les mâles dominants se succèdent, de Georges Frêche à Philippe Saurel, on voudrait nous faire croire que notre destin est entre les mains d’un homme providentiel.
Or la prise en compte de nos urgences ne sera que si nos représentants les partagent. La caste politique aujourd’hui au pouvoir ne représente plus qu’elle même. La prochaine échéance est celle de mars 2020 et cette fois ci elle ne se fera pas sans nous.
- #NousSommes un mouvement qui ne prône pas le collectif mais qui le vit, un mouvement qui volontairement emploie des méthodes qui permettent l’implication, l’expression de toutes et de tous. Nous reproduirons ces méthodes dans l’ensemble des instances municipales, nous animerons des discussions dans lesquelles les arguments prônent sur la violence de leur expression.
- #NousSommes est la seule force politique montpelliéraine qui provoque la « féminisation »de la politique. Et il ne s’agit pas ici de quotas mais bien de fonctionnement : nous prendrons soin les uns des autres, les logiques du plus fort ou du plus compétitif seront définitivement balayées de notre manière de gérer la ville.
Favoriser l’expression des mouvements sociaux, ils sont la voix des problèmes auxquels nous devons répondre courageusement
Les marches sont nécessaires pour dénoncer ce système d’oppression, donner la parole aux premières concernées, nous serrer les coudes et relever la tête.
Nous remercions les organisatrices de la marche de samedi pour ce moment de lutte joyeuse.
Nous appelons également à une présence massive lors de la journée de grève du 5 décembre car les femmes sont aussi les premières victimes des violences économiques.
> La “féminisation” de la politique > mais de quoi parlent-ils ? Nos Inspirations
> (source chiffres : https://www.francetvinfo.fr/societe/violences-faites-aux-femmes/une-femme-est-tuee-tous-les-deux-jours-en-france-par-son-conjoint-ou-son-ex-selon-un-nouveau-recensement_3186037.html)