Nos mesures pour l’accueil des personnes en situation d’exil

Création d’un service dédié en mairie pour l’accueil des personnes en situation d’exil

Le lien entre la maison de l’accueil des personnes en situation d’exil et la municipalité est indispensable, nous visons à faciliter et accompagner les missions des associations, sans pour autant se décharger de nos devoirs. Cette maison sera coordonnée par un·e adjoint·e au maire responsable de la délégation Solidarité et Accueil et d’un service dédié en mairie.
L’accueil et la prise en charge des personnes en situation d’exil demandent certaines connaissances sur les migrations, les politiques migratoires, les différents profils de personnes accueillies, etc. Ces compétences peuvent dépasser celles du CCAS. C’est pourquoi il nous semble indispensable de créer une équipe en charge du sujet. De plus, cette équipe sera associée à un réseau d’interprètes pouvant intervenir dans leurs entretiens. En effet, les démarches administratives sont déjà complexes quand on pratique la langue locale, mais deviennent presque inaccessibles quand la communication est impossible.

Les employé·e·s seront formé·e·s à la prise en charge de ces personnes et pourront en fonction de la situation renvoyer vers un autre service municipal ou une association adaptée. D’autre part, pour faciliter les démarches et l’intégration, ce service sera en charge de délivrer une carte municipale de résident, facilitant l’accès aux services municipaux (la mesure est détaillée plus bas). Un parrainage républicain pourra être proposé. Ce parrainage sera valorisé grâce à des actions de communication menées par la Maison de l’accueil.

Le service sera en charge de coordonner des formations auprès des agent·e·s municipaux en mairie mais aussi à la police municipale. Il portera les dossiers et les demandes de signatures (chartes, lettres ouvertes, communiqués, plaidoyers) auprès du conseil municipal. Il contrôlera que nous respectons nos engagements pendant tous le mandat. Enfin, il proposera au Conseil Municipal des Jeunes de réaliser des projets en lien avec l’accueil et en particulier avec l’intégration des mineurs dans la ville.

Création d’une maison de l’accueil des personnes en situation d’exil

La Maison de l’accueil naît d’une évaluation de terrain menée auprès des différents acteurs et actrices associatifs qui tire le constat suivant : ce sont moins les associations d’aide aux populations migrantes qui manquent, que des moyens pour les faire vivre et les coordonner. Ainsi, la mairie acte courageusement la création d’une Maison dédiée à l’accueil des populations migrantes.

Cette Maison de l’accueil aura trois cibles différentes : les associations dédiées aux populations migrantes, les citoyens et citoyennes désireux de s’investir auprès des populations migrantes et les personnes exilées elles-mêmes.

Cette structure mettra à disposition des locaux et du matériel informatique pour que les associations puissent décemment mener leurs réunions, leurs permanences et la coordination de leurs actions. La mutualisation des moyens permise par la mise en commun de certains biens matériels ou de fonctionnement augmentera les possibilités d’agir des associations sans nuire à leur identité propre, chaque association ayant sa singularité et son utilité. La visibilité des associations sera également augmentée et leur mission respective davantage repérée par les habitants et les habitantes.

Du personnel municipal formé sera chargé de l’accueil et de l’orientation des personnes en situation d’exil vers les structures associatives ou institutionnelles adaptées à leurs besoins.
Grâce à ce lieu consacré à leur accompagnement, les personnes en situation d’exil seront mieux repérées et informées, mieux accompagnées et ainsi mieux protégées. Un livret d’accueil sera rédigé et publié trimestriellement. Véritable lieu de ressources, la Maison de l’accueil sera aussi l’espace de la coordination et de la création de rencontres et d’évènements dédiés à l’enjeu migratoire et interculturel en lien avec les pôles municipaux co-référents des politiques migratoires : pôle culture, pôle précarité et pauvreté. Des actions communes ont déjà été envisagées comme un travail photographique et une exposition de portraits des personnes sans domiciles fixes de Montpellier.

Dans cette Maison auront aussi des lieux des rencontres, des événements et des formations qui permettront aux montpelliérains et montpelliéraines de pouvoir plus facilement concrétiser leurs désirs d’actions solidaires. Face à l’ampleur de l’offre associative à Montpellier dans le champ de l’accueil des hommes et femmes exilées, citoyennes et citoyens en manque de repères pourront ici identifier, définir et actionner les leviers de son action solidaire, qu’elle soit ponctuelle ou continue. A ce titre, l’idée d’une mise en relation directe habitant-migrant via une plateforme numérisée a été envisagée par le comité de réflexion. Un approfondissement de cette idée devra être envisagé. En tout cas, la Maison de l’accueil devra se doter d’outils, numériques ou autres, pour optimiser et maximiser les mises en relation directes entre Montpelliérains et Montpelliéraines et personnes en situation d’exil.

Une carte de résident pour faciliter l’accès aux droits (santé, alimentation, logement, transport, culture)

L’accès aux droits lorsque qu’un individu n’a pas de statut reconnu est la principale difficulté rencontrée lors son arrivée sur un territoire. Or, ce sont des droits fondamentaux et nécessaires. La question du statut (l’acceptation de demande d’asile, l’attribution de cartes de séjour, la prise en charge en tant que mineur non accompagné, etc.) dépend de la justice et n’est pas une compétence directe de la municipalité. En revanche, nous pensons qu’il est de notre devoir de respecter les droits fondamentaux et d’offrir à chaque individu la chance de pouvoir être en mesure de faire ses démarches de régularisation (titre de séjour, demande d’asile, etc.). C’est notre engagement en tant que ville accueillante.
Pour offrir des services de manière inconditionnelle nous proposons de délivrer aux résidents et résidentes, et donc aussi aux personnes en situation d’exil une carte municipale de résident. La demande pourra être réalisée auprès de la maison de l’accueil. L’attribution officielle sera associée à l’accompagnement à la domiciliation.

Convocation d’une assemblée citoyenne dédié à la question de l’accueil des personnes en situation d’exil à Montpellier

Être une ville accueillante, qu’est-ce que cela signifie ? Comment organiser cet accueil dans notre ville ? Voilà ce à quoi cette assemblée devra répondre. L’implication des habitants et des habitantes de la ville est essentielle pour organiser l’accueil des populations migrantes et non plus le subir dans une forme « d’acceptation obligée ». Cette implication permet de faire entrer la ville dans une position active face à la problématique migratoire. Cette position active impliquant les citoyens et les citoyennes nous semble plus rassurante et constructive qu’une position passive les excluant des décisions concernant leur lieu de vie.
En lien avec les fondements du mouvement Nous Sommes, l’assemblée citoyenne est l’exercice de la citoyenneté directe, participative et locale par excellence. Elle sera ici un moyen continu et pérenne de questionner notre action et nos qualités d’accueil des populations en situation d’exil.
Au-delà de l’objectif fondamental d’implication citoyenne, l’assemblée aura pour but de développer et garantir une culture de l’accueil à long terme en maintenant une réflexion et un engagement et en faisant des propositions concrètes à mettre en œuvre tout au long du mandat.
Ainsi, le nouveau service municipal dédié sera chargé de constituer ce jury citoyen. Une partie sera représentée de volontaires, l’autre de citoyens et de citoyennes tirés au sort en respectant des critères de parité, de diversité d’âges et de quartiers. Après la sélection de l’assemblée, les participantes et participants rencontreront tous les acteurs et actrices agissant sur le territoire de Montpellier afin d’actualiser et d’enrichir l’état des lieux débuté par le comité à l’origine de ce livret concernant de la prise en charge de l’accueil sur le territoire.
En parallèle, des Assises de l’accueil réuniront l’ensemble des acteurs pour faire émerger des problématiques et les besoins. Ces assises se devront d’être menées de concert avec les Assises de la solidarité porté par le pôle pauvreté-précarité.
L’assemblée délibèrera pour prioriser les projets et publiera un rapport décrivant son plan d’action qui sera présenté publiquement et proposé au conseil municipal. Tout au long du processus, des concertations et des événements de sensibilisation seront organisés à la Maison de l’accueil. Les jurés seront indemnisés.

Enseignement systématique du FLE dans les maisons pour tous

Nous proposerons un enseignement systématique, progressif et gratuit du Français Langue Etrangère (FLE) dans le réseau des Maisons pour tous car il est actuellement fragmenté et non coordonné. Il est nécessaire que toutes les personnes en situation d’exil, mêmes celles en attente d’une décision ou d’une régularisation puissent y avoir accès. En effet, les personnes déplacées étrangères (Mineurs Non-Accompagnés (MNA), réfugié·es, demandeurs et demandeuses d’asile, personnes entrées en France dans le cadre du regroupement familial, etc.) ont besoin d’un bon niveau de langue française pour être autonomes et réussir leur intégration.

Au-delà de la capacité de compréhension et d’expression, une langue transmet aussi un savoir contextuel, un « savoir-monde » permettant l’acquisition et la compréhension d’autres savoirs (culture générale, contexte professionnel et vie sociale). Un bon niveau linguistique contribue à l’émancipation de l’individu dans la cité à travers la formulation de ses besoins, de ses points de vue et de son avis, il est une clé pour une participation pleine à la vie en communauté. Il permet aussi de pouvoir comprendre et communiquer dans un contexte administratif et institutionnel, de participer à la vie de la société civile, d’avoir accès à une scolarisation et à une meilleure intégration professionnelle.

Cet enseignement sera délivré dans le cadre européen commun de référence pour les langues, permettant une progression dans l’apprentissage. Après une évaluation du nombre de personnes concernées en lien avec les ONG et services dédiés, une cellule pédagogique coordinatrice sera mise en place et des enseignants et enseignantes Français Langue Étrangère (FLE) recrutés. Ce dispositif permettra donc la création d’emplois pour ces derniers. Nous comptons élargir cette offre à la métropole.

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