A Montpellier, la difficulté première des personnes exilées, comme des montpelliérains et des montpelliéraines, est l’accès à un logement et à la santé. Les conditions de vie difficiles dans lesquelles les personnes primo-arrivantes évoluent entraînent une forte insécurité, qui les éloigne de toute possibilité de se reconstruire, de commencer leur processus d’intégration, et qui impacte également les autres habitants et habitantes.
La municipalité doit prendre ses responsabilités en matière d’accueil des populations dite « migrantes ». Philippe Saurel a signé la charte de l’Association Nationale des Villes et Territoires Accueillants (Charte ANVITA), mais dans les faits, rien ne bouge pour l’accueil et l’accompagnement des personnes en situation d’exil. Le lancement du plan logement d’abord en 2019 n’a pour le moment mené qu’à la signature de convention, mais sans effet concret.
Jusqu’ici, la mairie n’a jamais fait de l’accueil des personnes en situation d’exil une priorité. En invoquant l’État et le Département comme seuls compétents en la matière, elle oublie qu’elle doit prendre sa part de responsabilité, en ne laissant pas seuls, en première ligne de ce combat des citoyens et des citoyennes méfiants et des associations épuisées. La volonté de se désinvestir de cet enjeu semble avoir été mot d’ordre, alimentant de fait la défiance, la stigmatisation et déstabilisant l’opinion publique.
À Montpellier, en 2019, 2000 personnes vivaient en errance, dont 200 enfants. Certains « squats » de la ville hébergeaient environ 1000 personnes selon les travailleurs sociaux que nous avons rencontrés. L’Association Recherche Action Education (AREA) indique que selon le recensement national de juillet 2018, l’Hérault comptait 873 personnes, dont plus de 400 enfants, répartis sur 15 bidonvilles. L’immense majorité se situait à Montpellier (810 personnes réparties sur 10 sites).
Malgré une communication de la mairie indiquant le relogement des habitants et des habitantes du bidonville de Celleneuve, rien ne bouge en réalité. En marge de la ville, des centaines de personnes survivent depuis des années dans des habitats très précaires. En espérant bénéficier un jour d’un vrai logement.