Une personne habitant en France produit 568 kg de déchets ménagers et assimilés par an (ordures ménagères, déchets recyclés et amenés en déchetterie), leur gestion coûte cher et pollue puisqu’ils parcourent d’importantes distances pour être enfouis ou incinérés. En considérant les déchets des entreprises, le chiffre monte à 4,6 tonnes par an et par habitant dont 75 % sont issus du secteur de la construction.
A Montpellier, l’usine Amétyst est le symbole et la clé de voûte d’une gestion inefficace et coûteuse des déchets. En effet, plus de 80 % des ordures ménagères qui rentrent sont ensuite transférées – souvent dans d’autres départements – vers des sites d’enfouissement ou d’incinération. Ce double traitement nous coûte très cher : 166€/hab/an (contre 93€ en moyenne en France).
« Le meilleur déchet est celui qui n’existe pas » : La prévention est le levier d’action le plus efficace pour influencer globalement la gestion des déchets ; réduire l’empreinte écologique et maîtriser les coûts de gestion qui ne feront qu’augmenter. En cœur de cible, les matières organiques (biodéchets) et les encombrants qui sont les plus gros gisements sur lesquels on peut facilement agir.
Les biodéchets constituent le premier gisement mobilisable dans le flux des OMR2 (plus de 30%). Les tout récents efforts de prévention tels que l’installation d’une dizaine de composteurs collectifs (« réseau de composteurs ») ont été largement médiatisés mais sont anecdotiques par rapport à la demande citoyenne très forte. En effet, d’après l’étude PoLa, 79 % des personnes habitant Montpellier seraient prêtes à utiliser des composteurs collectifs.
De plus, la collecte séparée des biodéchets réservée aux quartiers avec jardin est ridicule et inefficace puisqu’elle propose un service aux seules personnes pouvant facilement valoriser localement leurs matières organiques. Les quantités collectées sont insuffisantes et les coûts démesurés (719 €/tonne).
Le prochain mandat verra la Loi de Transition Écologique et de Croissance Verte imposer le tri généralisé à la source des biodéchets et la valorisation matière dès fin 2023. Le déploiement de solutions réalistes et efficaces est obligatoire.
En comparaison avec les agglomérations de taille similaire, Montpellier Métropole est notoirement sous équipée en matière de ressourceries. Les activités participatives (repair-cafés, ateliers collaboratifs…) se développent sans cohérence d’ensemble au gré des initiatives associatives ou individuelles, alors que la demande de la population est forte.