Selon l’OMS, la santé est « un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité », elle dépend de facteurs biologiques, psychologiques et socio environnementaux grandement déterminés par nos comportements individuels, eux même dépendants de nos organisations collectives, c’est à dire qui peuvent et qui doivent faire l’objet d’une politique publique de prévention.
Malgré une amélioration des indicateurs globaux de santé ces dernières décennies, nous ne pouvons que constater une forte augmentation des inégalités en matière de santé :
- l’espérance de vie d’un homme de 35 ans est de 6 ans moins élevée pour un ouvrier que pour un cadre supérieur (Insee Première n°1584 – février 2016),
- en CM2, la proportion d’enfants en obésité est 6 fois plus élevée pour les enfants d’ouvriers que pour les enfants de cadres (DRESS – 2017 numéro 993).
Les inégalités en matière de santé et d’espérance de vie sont ainsi étroitement liées à la situation économique et sociale des personnes.
Au XXIème siècle, les affections les plus largement répandues sont les maladies chroniques (cardiovasculaires, diabète, souffrances psychiques) et les cancers. Ces maladies, associées au vieillissement de notre population, représentent un enjeu sanitaire majeur pour les prochaines années; elles sont très fortement corrélées aux conditions de vie et à l’environnement dans lequel chacun évolue.
Montpellier est une ville à forte croissance démographique, attractive, dans laquelle les habitant.e.s sont globalement bien soigné.e.s, mais caractérisée par de grandes inégalités dans l’accès à la prévention et au soin. Si notre ville brille par ses pôles d’excellence, (recherche de pointe, université, thérapeutique, etc.) elle délaisse, au cœur de certains quartiers, des populations dont la précarité représente un déterminant majeur de mauvaise santé et pour lesquelles nous voulons cibler une action de prévention et de soin efficace.
Notre modèle de sécurité sociale basé sur l’égalité et la solidarité est en danger : Le transfert vers le secteur privé des dépenses de santé, visant à réduire les dépenses publiques, creuse peu à peu les inégalités sociales de santé et ne permet de réduire ni les dépenses de santé, ni l’espérance de vie.
Le renoncement aux soins pour raisons financières est en augmentation constante, fortement corrélé aux déterminants sociaux de la santé dont dépend en partie l’accès à une couverture santé complémentaire.
Par ailleurs, issu d’une ancienne conception curative et individuelle du soin, notre système de santé doit évoluer pour répondre aux nouveaux besoins de la population dans laquelle s’accroissent les fractures socioéconomiques.
La santé est trop souvent réduite à une offre inégalitaire de soins cloisonnée par des politiques publiques sociales, environnementales et sanitaires incohérentes.
Nous devons promouvoir la santé par l’égalité d’accès aux soins dans toute la ville à travers des actions préventives, transversales et plus collaboratives.