La ville moderne est obsolète.
L’avènement de la voiture a transformé la ville pour la conduire à un aspect moderne déconcentré et déstructuré. Des espaces ont été créés en étant uniquement dédiés au logement, et de plus en plus éloignés des centres-villes. Ce sont des lieux de vie zombifiés, paradoxalement sans vie, dans lequel l’individu se réfugie dans son logement, sa propriété.
L’économie de Montpellier est depuis de nombreuses années tirée par l‘expansion de la ville elle-même. Son développement s’est enfermé dans un cercle vicieux nécessitant toujours plus de béton. Des réussites économiques existent mais dans l’ensemble, ce modèle n’est pas durable et est générateur d’inégalités.
Nous voulons mettre un coup d’arrêt à ce modèle de développement obsolète et destructeur.
La ville s’est développée en multipliant les zones d’aménagement concertées (ZAC) c’est-à-dire en bâtissant d’un bloc sur de grandes parcelles urbaines. Cette pratique a négligé le lien social, les espaces publics et les connexions entre les différents quartiers.
Les politiques publiques menées depuis des années ont cherché à positionner Montpellier dans les premières villes de France, cherchant à attirer de nouveaux habitant·e·s sur notre commune et son territoire. Cette ancienne dynamique est, dans une certaine mesure, indépendante des politiques publiques, bon nombre de nouvelles montpelliéraines et de nouveaux montpelliérains venant pour le climat clément de notre région. Montpellier doit pouvoir loger correctement sa population établie et ses arrivants (3000 nouveaux et nouvelles par an).
L’objectif n’est donc pas de savoir comment positionner Montpellier dans « la course à la meilleure ville », mais plutôt de répondre intelligemment et collectivement à cette croissance démographique inévitable.
NousSommes est donc formellement opposé à l’arrêt de la construction, même temporaire, de nouveaux logements à Montpellier. Il est de notre responsabilité d’élues et d’élus de continuer à offrir des nouveaux logements répondant aux nouvelles réglementations, notamment thermiques. Le gel des permis de construire, prôné par certain·ne·s candidat·e·s, soit par malhonnêteté électoraliste soit par pure incompétence, est totalement inconscient. En effet, ce gel risquerait d’une part de casser une dynamique économique locale (très liée au secteur du bâtiment) et la fragiliserait davantage en créant du chômage, et d’autre part, de faire exploser les prix des logements. Mettre en arrêt la construction serait en contradiction avec les valeurs sociales et écologiques portées par le mouvement et provoquerait l’exode des populations les moins aisées et les contraindraient à investir dans les communes périphériques (les rendant dépendantes de l’automobile ou obligeant les communes à construire et à entretenir des infrastructures de transports en commun coûteuses et inefficientes).
Par ailleurs, nous sommes opposés à l’urbanisme tel qu’il est pratiqué aujourd’hui, pratique trop libérale qui laisse libre court à l’étalement urbain et à la construction de logements non seulement de mauvaise qualité mais également inadaptés aux besoins exprimés des habitantes et des habitants.
L’aménagement de la ville ne doit pas être conduit par une politique spectaculaire au service de la spéculation des promoteurs et promotrices. Être attractif n’est pas une fin en soi. Nous savons qu’il faut circulariser notre économie, nos ressources, nos infrastructures. Pour cela, nous voulons que les services municipaux et les agences soient efficients, travaillent ensemble en voyant à long terme, en poursuivant une ambition commune.
Il s’agit aujourd’hui de sortir de la culture de l’expert·e-sachant·e pour aller vers celle de l’intelligence collective, en associant la population à la co-construction des projets dès leur élaboration.
Des alternatives existent entre le pavillon résidentiel et les zones densément urbanisées par les promoteurs.
Nous refusons que la ville maintienne un marché de l’immobilier à 2 poids 2 mesures avec des coûts d’achat de biens immobiliers 3 fois moins élevés dans certains quartiers que dans le reste de la ville. Nous lutterons contre la réalité d’une ségrégation spatiale toujours plus marquée.