Nos mesures : l’habitant concepteur de son habitat et de son environnement

Nous interpellons les lecteurs et lectrices de ce livret sur la vision globale de nos mesures prenant en compte l’ensemble du territoire montpelliérain. Notre projet d’urbanisme pour la ville est beaucoup trop vaste pour pouvoir détailler ici chaque opération et chaque quartier.

Densification et lutte contre l’étalement urbain et lutte contre la spéculation foncière

Il faut cesser de construire des cités pavillonnaires. Ces cités offrent à plus ou moins long terme des gisements de foncier intéressant pour reconstruire la ville sur elle-même et freiner son étalement. Après l’exploitation des friches et du foncier constructible libre (les « dents creuses »), il faudra s’attaquer à ces zones de densification faible qui consomment beaucoup d’espace et concentrent peu d’habitantes et d’habitants.

Il s’agira de rendre cette densification acceptable en co-construisant des projets alternatifs de type habitat participatif, en concertation avec les comités de quartiers et les collectifs de riveraines et riverains afin que les nouveaux projets et les modes d’habitat puissent répondre aux attentes des habitantes et habitants tout en densifiant Montpellier.

Les citoyennes et citoyens ont des idées concernant leur habitat mais l’aide de la part des politiques est invisible. Aujourd’hui il est difficile de trouver des terrains adaptés pour ce genre de projet. Il y a une nécessité d’être accompagné, soutenu et encouragé dans les initiatives citoyennes. Nous proposons : la création d’un service public dédié et incitatif Logement Participatif.

Les résultats attendus à court terme sont :

  • offrir une alternative au pavillon individuel et limiter son expansion sur le territoire,
  • augmenter la densité de population dans les quartiers pavillonnaires,
  • développer des projets d’habitats collectifs qui répondent aux besoins réels de la population,
  • freiner l’augmentation du prix du foncier et de l’habitat dû à la spéculation des promoteurs et des investisseurs.

Ce service aura pour fonctions :

  • appuyer les projets d’habitats participatifs et accélérer leurs procédures,
  • définir des emplacements réservés au PLUi,
  • définir la création et/ou la réforme de ZAC à échelle raisonnable,
  • étudier les ventes foncières privées et exercer le droit de préemption,
  • mettre en place des dispositifs de différenciation bâti-foncier en coordination avec les organismes de foncier solidaire (OFS) mais aussi les offices fonciers libres (OFL),
  • créer une base de données en OpenData des futurs acquéreurs de logements partagés,
  • mettre en relation maîtrise d’ouvrage, maîtrise d’œuvre, bureaux d’études et PME,
  • créer une base de données de matériaux biosourcés, durables, locaux et documentés en bilan carbone et traçabilité des matériaux,
  • définir des critères de conception architecturale et de constructibilité d’un point de vue environnemental,
  • aider à la conception par outils BIM,
  • établir un « Bâtiscore » conception puis réalisation et utilisation,
  • veiller à l’adéquation des calculs en conception et les performances réelles après réalisation.

L’urbanisme collectif et convivial

Cette proposition est transversale avec les pôles culture et démocratie locale.

Nous voulons créer un projet citoyen par quartier pour s’approprier l’espace public et prôner le vivre-ensemble. Nous voulons une ville qui favorise les pratiques artistiques et culturelles amateurs, le travail des artistes, les projets collectifs portés par les habitant·e·s et les associations.

Initiation de projets
Dans chaque quartier, la mairie de proximité via un facilitateur rassemblera un collectif ouvert du quartier (associations de quartier, écoles, habitant·e·s individuels, commerçant·e·s, etc.). Il y sera défini, un «terrain d’action» sur l’espace public (ou foncier municipal) qui peut être la place principale, une rue importante, un terrain vague, etc. que le collectif souhaite s’approprier. Seront aussi définies des « envies d’usage » lors d’ateliers tout public pour réenchanter le lieu : un potager de quartier, un espace de jeux, un café autogéré, etc.
Ensuite, le projet sera réalisé avec les habitant·e·s accompagné·e·s des services municipaux.

Mise en autogestion
Une fois le projet réalisé, la mairie déléguera sa gestion au collectif qui dispose du lieu, l’auto-gère et en est même responsable. Il sera libre, grâce à une convention d’occupation de l’espace public, de poursuivre le projet et de le faire évoluer à condition qu’il n’y ait pas d’appropriation abusive, que le projet soit totalement ouvert à tou·te·s, que les décisions soient partagées et que la dynamique soit collective.
Selon les projets, une association pourra être créée pour gérer et faire vivre le lieu qui pourra être subventionnée par la ville.

Les résultats attendus à court terme sont :

  • stimuler la vie de quartier et prôner le vivre-ensemble grâce à la création, par les riverain·e·s d’un lieu convivial, ouvert et autogéré, avec comme objectif un projet par quartier,
  • rendre chaque citoyen acteur et chaque citoyenne actrice de son environnement, c’est-à-dire capable de le transformer, de le réenchanter et de se l’approprier.
  • comparer les usages de chaque projet en fonctionnement par rapport aux souhaits initiaux. Mesurer le degré de liberté du projet (capacité d’autogestion, de questionnement).

Sanctuarisation des sols et préservation des espaces naturels

Cette proposition est transversale avec les pôles agriculture et environnement.

et ses habitantes et habitants avec leur environnement. L’urbanisation trop rapide de ces dernières décennies a entraîné une ville difficile à relier, très étalée et sans grand poumon végétal.
De plus, nous devons prendre en compte un climat de plus en plus chaud (canicule 2019). Nous devons limiter les îlots de chaleur accentués par l’artificialisation des sols et diminuer le ruissellement des eaux de pluies sur des chaussées imperméabilisées et ses conséquences sur les inondations lors d’épisodes cévenols. Nous voulons protéger la biodiversité en conservant la majorité des milieux naturels existants.

Pour cela nous utiliserons plusieurs outils et leviers :

  • étude s’appuyant sur le nouveau SCOT et PADD,
  • réviser du PLUi pour transformer les zones ciblées (en particulier Agriparc actuellement AU) en PAEN (périmètres de protection et de mise en valeur des espaces agricoles et naturels périurbains),
  • privilégier les zones déjà imperméabilisées pour l’urbanisation,
  • conserver les terres agricoles de qualité pour l’agriculture,
  • penser et redessiner les continuités des milieux naturels :
    • parc de la lagune, entre mer et ville. Lieu de stockage et traitement des eaux par lagunage agriculture de proximité. Unifier et rendre le territoire de transition accessible avec des parcours thématiques.
    • parc des vallées avec rivières comme support de continuités, de mobilité. Penser le système hydrographique résilient avant de rejoindre le Lez. Ouvrir Verdanson, Latissargues, Chambéry, Lironde et aménager zones inondables et de biodiversité,
    • parc des hauteurs avec espaces forestiers, agricoles, équipements publics. Revoir zones AU0 du PLU pour préservation à Thomassy, Malbosc, Bouisses, Gramont. Protéger les coteaux.

Re-cycler la ville

Cette proposition est transversale avec le pôle logement.

Nous devons renouveler le parc bâti. À Montpellier, 87% des logements existants ont été construits après-guerre, la moitié avant la première réglementation thermique (RT). Si tous les logements existants devenaient BBC, ça équivaudrait à planter 29 millions d’arbres, etc.
Rénover le bâti ancien est un enjeu énergétique pour lequel chaque habitant·e et chaque propriétaire doit œuvrer. Nous communiquerons davantage sur les aides à la rénovation thermique et soutiendrons les initiatives tout en continuant les grands projets de centre ville (Grand Coeur, AVAP Sud-Gare…).

Nous voulons travailler sur les tissus obsolètes, les grands ensembles, les zones monofonctionnelles, les enceintes spécialisées, au cas par cas, pour œuvrer à la mixité fonctionnelle, à la flexibilité, à la perméabilité.

Repenser l’espace public comme un espace d’échange, de loisir et de santé

Cette proposition est transversale avec les pôles transport et mobilité, et environnement.

L’urbanisme par ZAC ne traite que des bouts de ville. Nous devons nous concentrer à présent sur les zones « entre », les connexions, le viaire et l’espace public diffus. Montpellier est un système d’avenues (grosses routes radiales), d’allées et d’esplanades déconnectées entre elles.

Les boulevards de ceinture isolent les différents quartiers : nous transformerons les infrastructures routières qui séparent en boulevards perméables et poreux qui rassemblent et connectent. En effet beaucoup de zones non poreuses (impasses ou clôtures) ont besoin d’espaces de percolation, c’est à dire de petites liaisons et connexions en continuités des trottoirs (exemple la Paillade et le Coteau Alco, ou encore la Pompignane avec les Aubes et le franchissement du Lez).

Ces liaisons seront pensées comme « un gymnase en plein air ». Ceci nécessite l’élaboration d’un véritable réseau cyclable et piéton qui soit prioritaire sur la voiture.

Une ville de la santé implique moins de dépenses publiques en soins et une balance écologique transport propre, socialement attractive pour le bien vivre.

Inclure la perspective de genre dans l’organisation de l’espace public

Cette proposition est transversale avec le pôle égalité femmes-hommes.

Organiser l’espace public de façon plus inclusive et plus sécurisante pour les femmes.
Contrairement aux urbanistes professionnels, majoritairement des hommes, qui considèrent que les villes et villages sont conçus pour des êtres humains « neutres », l’urbanisme féministe perçoit la femme comme une source de connaissance unique sur la ville. Cette approche vise à fournir aux femmes des espaces et des outils de réflexion sur la manière dont l’environnement urbain est transformé et se transforme en fonction de la vie quotidienne, et sur la façon dont elles peuvent influencer le visage de la ville ; de l’introduction des critères de genre dans la planification urbaine à la promotion de la participation des femmes à la conception de l’espace public.

Instaurer des audits concernant la sécurité des femmes basés sur leur expérience de la ville
L’initiative d’instaurer des audits concernant la sécurité des femmes, mise en place à la fin des années 1980 par le comité d’action du Grand Toronto (Canada) contre la violence envers les femmes et les enfants, s’inscrit dans cette ligne. Les audits étaient élaborés par le biais de marches exploratoires à travers la ville pour identifier les endroits où les femmes se sentaient en danger, ainsi que les lieux où elles avaient été victimes de harcèlement ou d’agression. Cette démarche repose sur la conviction que les femmes sont expertes au sujet de leur propre sécurité et que les autorités locales doivent collaborer avec ces dernières pour susciter le changement.

Redonner de la place à la parentalité dans l’espace public
Malgré l’arrivée généralisée des femmes dans le monde du travail, les sphères de la parentalité et du travail domestique sont encore majoritairement prises en charge par les femmes. Par conséquent, la quasi invisibilisation de la parentalité dans l’espace public est source d’inégalités pour les femmes. Cela complique leur accès à la vie démocratique, vie sociale, culture, loisirs, etc. Une ville inclusive peut faciliter le passage des parents, et particulièrement des femmes, de l’espace domestique à l’espace public de plusieurs façons :

  • supprimer la notion de genre dans les aires de jeux pour enfants,
  • inclure des espaces enfants dans les lieux de cultures, de loisirs, de consommation et de démocratie,
  • créer des marchés alimentaires en fin de journée : des lieux conviviaux et familiaux qui permettent de conjuguer plus facilement vie professionnelle, travail domestique (courses et repas) et vie sociale pour tous les membres de la famille,
  • donner une meilleures visibilité aux femmes dans l’espace public : noms de rues, monuments, statues, noms des arrêts de tram de la ligne, etc,
  • interdire les publicités sexistes dans l’espace public et mener des campagnes de sensibilisation à la place des publicités.

Redessiner le paysage sonore de Montpellier

Cette proposition est transversale avec les pôles transport et mobilité, et environnement.

Le bruit en ville est un problème de santé publique que les politiques négligent. Ils ne s’agit pas de fournir des cartes du bruits pour connaître où et quand se concentrent les nuisances sonores les plus importantes, mais bien d’agir pour diminuer ces nuisances impactant la qualité de vie de toutes la population et de valoriser le paysage sonore urbain.

Une grande enquête acoustique sera effectuée autour d’expériences vécues prenant en compte les aspects qualitatifs de la perception des bruits, en accord et suivant les recommandations de l’ADEME et avec les outils d’aide à la conception d’environnement sonores durables.

Des aménagements spécifiques seront mis en place, tels que :

  • travail sur les vitesses et les types de véhicules autorisés suivant les secteurs,
  • travail sur les revêtements de chaussées mais aussi des immeubles,
  • reconfiguration de quartiers et aménagement d’oasis urbaines,
  • optimisation environnementale pour les piétons et les riverains des grands axes.
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