Nature en ville

Désimperméabiliser les sols et végétaliser la ville : une urgence pour la biodiversité et l’adaptation au changement climatique

Entre 2006 et 2014, c’est l’équivalent de 236 terrains de foot par jour qui était bétonné en France. Le taux d’artificialisation sur notre territoire est supérieur à la moyenne européenne. Cette imperméabilisation des sols a des conséquences désastreuses sur notre quotidien : baisse de la recharge des nappes qui entraine une moindre disponibilité de la ressource en eau, pollution des cours d’eau due aux débordements des réseaux d’assainissement par temps de pluie, hausse du risque d’inondation à cause de l’augmentation des vitesses d’écoulement, perte de biodiversité… La désimperméabilisation des sols, qui s’inscrit dans l’objectif « zéro artificialisation nette des sols », est un axe primordial du retour de la nature en ville en favorisant les techniques d’infiltrations végétales, en agrandissant les fosses d’arbres afin que ceux-ci puissent se développer avec plus d’aisance.

La France, et notamment la région méditerranéenne, vont aussi avoir à faire face à une augmentation des températures d’au moins 1°C d’ici 2050 et 3°C d’ici 2100 du fait du réchauffement climatique. Cela se traduira par des vagues de chaleur plus longues (plus de 20 jours) et plus fréquentes. Vient donc s’additionner à la problématique de la biodiversité, l’adaptation de la ville à un climat changeant. La nature joue là aussi un rôle clé en limitant la surchauffe urbaine, améliorant ainsi notre résilience. Les arbres et autres espaces végétalisés sont des alliés incontournables pour faire face à la hausse des températures et à la multiplication des vagues de chaleur.

Un manque d’ambition et d’efficacité de la Mairie de Montpellier

Face à l’effondrement de la biodiversité, le chemin pour que notre ville refasse une place à la nature est encore long. Montpellier s’urbanise sans penser son rapport au vivant. Preuve en est que les 43 m² par habitant d’espaces verts et d’espaces boisés classés sont bien inférieurs à la moyenne de 51 m² par habitant dans les 50 plus grandes villes de France et sont loin des 100m² d’espaces verts accessibles d’Angers ou encore des 116 m2 par habitant à Strasbourg.

Les 1000 arbres plantés depuis 2018 au printemps et en automne à grand coup de renfort médiatique le sont sans vision d’ensemble (voir le parc Montcalm) et ne visent pas les problèmes des îlots de chaleur urbains. Également, les cours de nos écoles, pourtant lieu de vie pour des publics fragiles, sont toujours bétonnées et ensoleillées.

Les permis de végétaliser, initiative louable sur le principe, restent, en dehors de quelques rues du centre-ville, trop peu plébiscités et inefficaces, particulièrement dans les quartiers plus résidentiels. Ici : un permis de végétaliser dans le quartier de Malbosc, janvier 2020.

Pourtant, la végétalisation de nos villes est insuffisante pour 70% d’entre nous, 85% considèrent comme importante la présence d’espaces verts à proximité de leur habitation actuelle et dans le contexte municipal, et 60% des Françaises et des Français placent la création d’un jardin ou d’un espace vert dans leur ville comme la priorité numéro 11.

Le projet de la trame verte de Montpellier court depuis 2006 avec le Schéma Directeur des Réseaux Verts. La phase de travaux a commencé en 2012 mais les dernières données accessibles (mars 2017) font état du peu de réalisations faites. D’une part, les réseaux verts (axes majeurs et secondaires) réalisés ne couvrent que 18% de l’ensemble des tracés prévus, d’autre part ils sont loin d’être des corridors écologiques ou des réponses adaptées aux objectifs initiaux (« poursuivre l’amélioration du cadre de vie des Montpelliérains et connecter les espaces de nature pour améliorer le fonctionnement des écosystèmes urbains et favoriser le déplacement et le maintien des espèces végétales et animales en milieu urbain » (sic)).

Les grands projets urbains pourraient être des opportunités de protéger et restaurer la biodiversité, et de végétaliser la ville. Pourtant, on constate qu’ils manquent trop souvent d’ambition, comme dans l’aménagement de la ligne 5 de tramway qui pourrait devenir un véritable axe vert reliant les principaux parcs de Montpellier et de sa métropole (Lavérune, Montcalm, Clémenceau, Jardin des Plantes, Bois de Montmaur, Agropolis, Lez). Dans ce cadre, la préservation des zones naturelles ou agricoles périurbaine devrait être une priorité qui ne s’est pas vérifiée au vue du mitage des espaces naturels restants.

NOTRE PROJET

Une ville résiliente face au changement climatique, qui prend soin de sa population et de la biodiversité.

Préserver et promouvoir la nature pour s’adapter aux changements climatiques

Nous voulons adapter la ville aux impacts du changement climatique en agissant sur tous les fronts possibles pour construire ensemble notre résilience. Une ville résiliente, c’est une ville où l’eau, le végétal, la nature reprennent une place centrale au quotidien.

La végétalisation joue un rôle crucial pour rendre la ville plus vivable et particulièrement en périodes de forte chaleur. A titre d’exemple, pour une température de 33.5°C au soleil, on peut mesurer 27.5°C au sol à l’ombre d’un arbre, et 52.5°C au sol pour du bitume en plein soleil ! Nous devons toutes et tous avoir accès à des zones végétalisées, rafraîchissantes et accessibles à pied depuis notre domicile. Nous voulons pouvoir bénéficier d’un meilleur cadre de vie (bénéfique pour la santé physique et mentale) et de façon égalitaire.

L’effondrement de la biodiversité, ça se passe aussi chez nous ! Les villes irréfléchies sont devenues des déserts de nature. Repenser l’urbanisme en intègre l’écologie, redonner de l’ambition à une trame verte qui doit assurer un habitat sans discontinuités majeures pour la biodiversité, c’est prendre nos responsabilités dans la lutte contre la 6e extinction de masse. Promouvoir la nature, c’est aussi réintégrer l’animal et notamment les oiseaux et les insectes, en restaurant leurs habitats et en ramenant une végétation nourricière en ville.

Le dérèglement climatique actuel exige un autre rapport à l’eau : aujourd’hui, on n’entend parler de nos cours d’eau qu’en cas de crue ou de sécheresses. En désimperméabilisant les sols, on laisse s’infiltrer l’eau, ce qui diminue le risque d’inondations, contribue à préserver la recharge des nappes et diminue les pollutions des cours d’eau. En assurant un accès au cours d’eau, à des zones fraîches et vertes, on permet à plus de Montpelliéraines et Montpelliérains de se rafraîchir, de se promener. En protégeant la végétation au bord de l’eau, on améliore également la qualité de l’eau et on diminue le risque d’inondation.

Faire confiance à la créativité de chacun.e et se réapproprier l’espace public

De nombreuses associations et de nombreux collectifs sont déjà engagés dans les quartiers pour défendre des espaces verts, faire vivre des jardins partagés, protéger des parcs de la prédation immobilière, proposer des projets agricoles sur des friches ou reprendre des exploitations. Nous soutiendrons ces initiatives et, au-delà, nous souhaitons faire confiance à la créativité de toute la population pour végétaliser massivement et intelligemment la ville.

La végétalisation de la ville, la renaturation et la réappropriation des bords de cours d’eau, sont une chance de reconquête de l’espace public et de réaménagement de lieux d’échanges et de rencontres, à condition qu’ils soient pensés, construits et entretenus avec et par les habitant·es. Car c’est en donnant vie à notre environnement, en s’y reconnectant et en s’y impliquant toutes et tous, que nous pourrons passer à l’action pour faire face à l’urgence climatique.

NOS MESURES

#1

Protéger et restaurer les bords du Lez en assurant végétation et accès piéton continu

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#2

Végétaliser, désimperméabiliser et repenser les cours d’école pour s’adapter au changement climatique

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#4

Redonner de l’ambition à la trame verte de Montpellier

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#5

Rafraîchir la ville en multipliant les zones ombragées et végétalisées

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#6

Préserver et valoriser un poumon vert à Thomassy – Plan des 4 Seigneurs au Nord de Montpellier

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#7

Lutter contre l’installation et la prolifération du moustique tigre

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Notre ville est un écosystème. Nous le voulons plus vert, plus respirable, et plus responsable. Pour faire face aux impacts du changement climatique, nous voulons faire du retour de la nature dans les espaces publics une priorité, dans tous les quartiers. Ce retour de la nature se fera par l’appropriation de ces lieux par la population, via les assemblées citoyennes et les associations de quartier. Notre objectif : végétaliser massivement et intelligemment la ville pour la rendre plus respirable, faire face aux fortes chaleurs et protéger la biodiversité végétale et animale.

Vous pouvez soumettre de nouvelles propositions sur lesquelles le mouvement Nous Sommes et sa tête de liste Alenka Doulain pourraient s’engager si ils reçoivent le consentement du collectif.

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