Pouvons-nous vivre dans une ville qui laisse 200 enfants dormir dehors ? Nous ne pouvons pas le tolérer.
En 2019, 2000 personnes vivaient en errance à Montpellier, dont 200 enfants. Les plus gros « squats » de la ville hébergeaient environ 1000 personnes, selon les travailleurs sociaux que nous avons rencontrés. L’Association Recherche Education Action (AREA) indique que selon le recensement national de juillet 2018, l’Hérault comptait 873 personnes (dont plus de 400 enfants) réparties sur 15 bidonvilles. L’immense majorité se situait à Montpellier (810 personnes sur 10 sites).
Cette situation de mal logement n’est pas tenable, l’épée de Damoclès des menaces d’expulsion sans cesse tendue au-dessus des plus précaires ne peut leur permettre de s’insérer pleinement dans la vi(ll)e. De plus, la proximité de ces espaces de vie plus ou moins bien gérés selon les cas est également difficilement vécue par les riverains, qui en subissent les retombées négatives. Le logement doit être la priorité, car c’est du logement que tout découle, comme le soutient la Fondation Abbé Pierre.
Début 2019, la ville de Montpellier a été épinglée par la Fondation Abbé Pierre lors de sa cérémonie satirique des « Pics d’or », dénonçant les dispositifs urbains empêchant aux personnes les plus démunies de s’abriter ou de s’asseoir dans l’espace public. Nous refusons l’indignité de ces dispositifs anti-SDF et ne permettrons pas que l’urbanisme reste plus longtemps au service de l’exclusion. Car installer ce genre de mobilier, c’est repousser le problème de la pauvreté, plutôt que de l’affronter.
La majorité des actions solidaires et sociales en faveur des personnes subissant l’exclusion (travailleurs et travailleuses pauvres, sans-abri, mères isolées…) sont effectuées par des associations et des bénévoles. La mairie de Montpellier ne facilite pas ces actions. En effet, pour les associations, il est très difficile de louer une salle pour organiser des réunions de travail. Les demandes devant être effectuées minimum deux mois en amont de l’événement.
En ce qui concerne la question vitale de l’accès à l’hygiène, question de santé et de salubrité publique de la compétence de la mairie, il n’existe pas de bains-douches municipaux à Montpellier. Les lieux existants sont gérés par des associations (La bulle – douche nomade, Gammes – Corus, La Croix Rouge et la Halte Solidarité). La ville a aidé au financement de trois douches supplémentaires à Gammes en 2015, mais cela reste nettement insuffisant.